Ironie au Sénat : « Vive la Savoie libre ! »

Dans la soirée du 21 janvier, le Sénat a examiné, dans le cadre des débats sur la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République), un amendement à cette loi déposé par le sénateur Michel BOUVARD et proposant la création d’une collectivité Savoie Mont-Blanc, sur le même modèle que la proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale par Hervé GAYMARD.

 

 

On trouvera ci-dessous le compte-rendu du bref débat autour de cet amendement, suivi de quelques remarques :

 

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Pourquoi il faut enseigner l’histoire savoyarde

 

Depuis l’annexion de la Savoie à la France en 1860, la question de l’enseignement de l’histoire de Savoie dans les établissements scolaires des deux départements savoyards a été lancinante et récurrente, que ce soit à des fins puremment scientifique et pédagogiques, ou à d’autres fins plus politiques. Si cette question se pose et revient sans cesse chez ceux qui s’intéresse à l’histoire et à la culture savoyarde, c’est parce qu’elle est pertinente : la Savoie, ancienne principauté médiévale héritière du royaume de Bourgogne, devenue au XVIIIe siècle le royaume de Piémont-Sardaigne n’a aucune histoire « nationale » commune avec la France avant 1860 (hormis l’épisode révolutionnaire et napoléonien de 1792-1814). Hugues Capet, Philippe-Auguste, Philippe le Bel, Louis XI, Louis XIV et Louis XVI n’ont jamais régnés en Savoie. Jeanne d’Arc n’a pas libéré la Savoie des troupes anglaises : ce n’était pas la peine. La construction et le renforcement de l’Etat monarchique français ne concerne pas la Savoie…On pourrait multiplier ainsi les exemples.

 

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Le Mouvement Région Savoie soutient le combat régionaliste alsacien

 

Le 17 décembre 2014, le parlement adoptait définitivement (?) le nouveau découpage régional voulu par le président Hollande et le gouvernement Valls. De fait la région Alsace disparaît, dissoute dans une super-région regroupant les trois régions du Nord-Est de la France (actuelles Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne). Jean-Georges Trouillet, vice-président d’Unser land (parti régionaliste alsacien) nous rappelle dans la tribune qui suit que cette disparition, cette suppression de l’Alsace a été sciemment voulue et organisée par un gouvernement plus que jamais enfermé dans une vision jacobine et réductrice de la France, des Français et de leurs identités régionales et culturelles.

Pour J-G. Trouillet, depuis le 17 décembre 2014 « plus rien ne sera jamais comme avant entre la France et l’Alsace » : « ce sera le premier jour de la résistance ».

Le Mouvement Région Savoie s’associe pleinement à Unser land, bien obligé de constater l’aveuglement de ce gouvernement de technocrates jacobins bornés et imbus d’eux-mêmes, et partage l’appel d’Unser land à « investir tous les champs de la société – politiques, culturels, économique, sociaux – pour reconquérir nos libertés et donner un avenir » ici à l’Alsace, chez nous à la Savoie, mais aussi à la Bretagne, au Pays Basque, à la Corse, à la Catalogne française et à tous ceux qui voit leur identité régionale et culturelle niée par le gouvernement français. Contrairement à l’utopie jacobine, la France n’a jamais été Une et Indivisible et ne le sera jamais : elle est plurielle.

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L’esprit des grandes plaines de France : quelques réflexions sur la nature du centralisme

 

Joseph de Maistre a été souvent mal compris par des penseurs qu’obsédait la question de la laïcité et de la république face à la royauté de droit divin: on le classe parmi les opposants à la Révolution sans voir ce qu’avait de révolutionnaire sa conception de l’histoire. Car sa force fut son romantisme, son opposition à la philosophie des Lumières qui le plaçait également en opposition au classicisme et lui faisait renouer avec la philosophie médiévale. En particulier, il pensait que l’histoire n’était pas faite par l’intelligence humaine, mais par les forces inconscientes qui animent les pulsions. Il n’importe pas tant qu’on croit que dans l’inconscient il y ait un dieu qui organise l’humanité à son insu, ou pas. Car même si on ne croit pas en Dieu, la logique de Joseph de Maistre est d’attribuer à la nature la construction des nations, ou de leurs institutions: et contrairement à ce qu’on croit, Maistre ne parlait pas de Dieu à tort et à travers; il a bien dit que la monarchie en France et ailleurs s’était bâtie spontanément, à partir des forces de la nature seule – non de la théologie.

 

Joseph de Maistre (1753-1821)

 

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Retour à Cruseilles : Quel avenir pour la Savoie ?

 

Le 15 novembre dernier se tenait à Cruseilles une conférence-débat sur le thème de la réforme territoriale de 2014, conférence initiée par « la SALEVIENNE », société d’histoire régionale de la Haute-Savoie. Elle a réuni à la tribune MM. MONTEIL et GAYMARD Présidents des Conseils Généraux de la Haute-Savoie et de la Savoie. Les propos et débats ont été d’excellente tenue devant une assemblée de près de 300 personnes. On trouvera ci-dessous un condensé des diverses interventions et des notes prises lors de cette réunion extrêmement intéressante.

 

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France : le mythe des grandes régions

 Une région « de taille européenne » cela n’existe pas !

Le concept de « taille européenne » n’a jamais été défini, et pour cause. La taille moyenne des régions en France métropolitaine est de 24 726 km² et de 2 839 000 habitants. Si nos régions sont moins peuplées que les régions allemandes à cause d’une densité inférieure, elles sont par contre tout à fait comparables aux régions espagnoles ou italiennes. On constate aussi 4 États européens ayant une superficie inférieure à la moyenne des régions françaises, et 6 États ayant une population inférieure à cette moyenne ! Le PIB par habitant est le plus élevé dans les petites régions. La taille européenne des régions n’existe pas. C’est un mythe bien français. C’est un slogan jacobin. Ce qui prévaut au contraire c’est l’extrême diversité de la taille des régions, y compris au sein d’un même État.

 

 

 

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Michel Maffesoli : l’avenir est aux régions

Maffesoli

Michel Maffesoli, sociologue de la postmodernité, élève du Chambérien Gilbert Durand, a stigmatisé l’élitisme et la philosophie pyramidale du système politique français à maintes reprises. Bien que non engagé politiquement, et demeurant dans l’objectivité du constat, il a bien voulu accorder une interview au Mouvement Région Savoie.

 

Mouvement Région Savoie : Michel Maffesoli, vous avez un lien fort avec la Savoie : en dehors d’avoir fait un livre avec Brice Perrier, votre maître fut le Chambérien Gilbert Durand, et, comme lui, vous avez beaucoup lu Joseph de Maistre ; qu’en tirez-vous sur la couleur culturelle de notre chère contrée ?

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Conférence-débat : « L’avenir de la Savoie est-il menacé par la réforme territoriale ? »

Conférence-débat à Annecy

salle Pierre Lamy, 12 rue de la république

le vendredi 24 octobre à 19h30


Avec la présence annoncée de Christian Monteil, président du Conseil Général de Haute-Savoie,

de Michel Bouvard, sénateur et conseiller général de la Savoie,

et de Noël Communod, conseiller régional Rhône-Alpes

 

Des projets sont proposés : venez en débattre.

En décembre et en janvier les débats du parlement vont porter sur la réforme territoriale. Sur un sujet aussi important puisqu’il conditionne l’organisation du pays, le Peuple devrait être, en principe, souverain. Mais sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, on ne lui demandera pas son avis : on décidera pour lui.

 

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Concours nationaux et hiérarchies culturelles : égalité et régionalisation

La réforme territoriale voulue par le gouvernement a permis à beaucoup de Français de mieux prendre conscience de leur identité régionale. Un des problèmes majeurs qui se posent aux régions est cependant la manière dont l’école de la République uniformise la culture : les programmes d’enseignement, mais aussi ceux des concours de recrutement, sont nationaux.

Il est vrai, dira-t-on, qu’il existe des CAPES de langue régionale : pour le corse, le breton, le basque, l’occitan, le catalan, le créole. Mais il faut d’emblée remarquer que la Savoie n’est pas représentée : le francoprovençal-arpitan (sa langue spécifique, parlée aussi dans le Dauphiné, le Lyonnais, le Forez, et les régions limitrophes de Suisse et d’Italie), n’a pas son concours de recrutement propre. Cela signifie que les auteurs qui ont écrit en cette langue n’ont pas droit de cité dans l’enseignement de littérature : Amélie Gex disparaît de l’horizon, tout comme le Bressan Bernardin Uchard, la Lyonnaise Marguerite d’Oingt, la magnifique chanson de geste (sans doute composée à Vienne, en Dauphiné) de Girart de Roussillon, mon arrière-grand-oncle Jean-Alfred Mogenet, Joseph Béard, Just Songeon, tout cela passe à la trappe – est plongé dans les oubliettes !

 

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