« C’est dommage que les Savoyards ne soient pas riches, ou peut-être serait-ce dommage qu’ils le fussent ; car tels qu’ils sont c’est le meilleur et le plus sociable peuple que je connaisse. »1
En écrivant cette phrase, Jean-Jacques Rousseau n’imaginait peut-être pas à quel point il faisait preuve de lucidité ! Il serait bon de la méditer aujourd’hui… On peut se demander s’il reste encore un peu de cette Savoie qui accueillit et inspira au XVIIIème siècle ce philosophe des lumières, auteur du Contrat Social ?
De même, se souvient-on des idées de Saint-François de Sales, qui un siècle plus tôt fit souffler en Savoie le vent de l’humanisme de la Renaissance ? « Il faut tout faire par amour, et rien par force. »2 Par son opiniâtreté, il nous dispensa d’une guerre de religion contre Genève qui semblait inévitable et propagea les valeurs de la non-violence et du dialogue.
Se souvient-on aussi des « communiers », ces villageois montagnards qui dès la fin du Moyen-Age, donnèrent un sens au mot commune, bien avant la révolution française ? Dans les vallées profondes, dans les villages reculés, il n’était guère possible de survivre et de passer l’hiver sans esprit d’entraide et de communauté. C’est pourtant bien de là que sont issus certains d’entre-nous.
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