Le mouvement Sabaudia-MRS, réuni ce dimanche en assemblée générale à Habère-Poche, réagit à cette déclaration illusoire et se veut pragmatique. Nous publions ici un extrait du rapport moral approuvé par notre assemblée .
Le projet politique de Sabaudia-MRS, c’est celui de l’autonomie. Et nous avons de très bonnes sources d’inspiration. A côté de nous, le statut de la région autonome de la vallée d’Aoste, sur le territoire italien serait une grande avancée, tout à fait légitime, au regard de nos multiples spécificités géographiques, économiques, historiques. Plus abouti encore, le modèle des cantons helvétiques, permet à des territoires d’être gérés avec une grande efficacité, comme de petits États. Dans l’Hexagone, le pouvoir central semble parfois vouloir laisser un peu de marge aux territoires qui en montrent la volonté : la Corse devrait renforcer son statut territorial, l’Alsace innove dans une communauté européenne d’Alsace, avec l’appui de la majorité de ses élus. Emboitons le pas ! Rien n’arrivera si nous n’en affichons pas la volonté.
Et l’indépendance ? Comme vous le savez, nous sommes des pragmatiques et l’indépendance n’est pas dans les objectifs de Sabaudia-MRS. Néanmoins, nous assumons que certains d’entre-nous portent dans leur cœur l’esprit d’indépendance. Et bien. que cette émotion continue de les animer, qu’elle soit une force pour renforcer notre collectif !
En revanche, nous nous retrouvons pas dans cette déclaration d’indépendance opérée il y a tout juste un mois par un tout petit groupe de « ministres » ou « ambassadeurs » autoproclamés, s’arrogeant le contrôle d’un État nouveau. Quelle arrogance ! Quelle image donnée !
Tout d’abord, il faut arrêter de faire croire qu’il suffirait de se déclarer indépendant pour résoudre nos problèmes. On est dans l’illusion. C’est vendre du rêve, mais cela n’aboutira à rien. La ligue savoisienne avec 5000 adhérents avait lancé quelque chose de similaire, dans une époque historique propice, où la carte des États européens se redessinait (mais cela ne toucha que les pays de l’Est).
Il y a quelque chose de très démagogique dans cette récupération et interprétation orientée du droit international. Il est vrai, Jean de Pingon a décelé, il y a plus de dix ans déjà, une faille surprenante, qui montre tout le mépris de l’administration française en 1947, vis-à-vis d’un pays et d’un peuple annexés, auxquels elle ne porte plus aucune attention en tant que tels.
- Croyez-vous que l’administration française va se retirer gentiment de notre territoire hautement stratégique, à tous niveaux, en disant : « désolé, on s’était trompé, mais maintenant on s’en va » ?
- Croyez-vous que l’ONU, dont la mission première est de veiller à la stabilité dans le monde, va rédiger une résolution établissant la pleine souveraineté de la Savoie ?
- Croyez-vous que le peuple de la Savoie va suivre cette voie, quand déjà, s’unir pour ne former qu’une seule région administrative est un tabou ?
Ne vous laissez pas entraîner dans des situations administratives et fiscales inextricables !
Nous nous devons d’avertir ceux qui voudraient croire trop rapidement qu’il n’y a plus besoin de respecter les lois françaises en Savoie, ni de payer ses impôts : ils se retrouveront dans des situations administratives et fiscales inextricables, et personne ne les défendra. Toutes les initiatives pour la Savoie sont bonnes, encore faut-il qu’elles soient bienveillantes. Il faut se parer de celles qui ne font que créer de la désillusion.
Revenons à notre ligne et à nos projets. Nous l’avons ressenti depuis les dernières législatives, Sabaudia-MRS représente un sentiment d’espoir marqué dans la population : celle-ci porte des attentes fortes sur des sujets qui touchent localement notre quotidien : comment en finir avec cette insupportable crise du logement ? Comment faire face au coût de la vie et boucler les fins de mois, dans nos deux départements, classés pourtant parmi les riches de France, et dans lesquels des élus rivalisent pour développer des projets aussi inutiles que dispendieux ? Pour payer moins d’impôts, ne serait-il pas temps de s’occuper de nos affaires publiques ? Que laissera-t-on à nos enfants, quand tout pousse les familles à se détacher de leur patrimoine ?
Nous avons une difficulté qu’il ne faut pas négliger : la communication. En France, les médias aussi sont centralisés. Presque tout le monde prend ses informations au vingt heures émis depuis les studios parisiens. Il va nous falloir percer les lignes de la presse locale, s’afficher au direct de la population, aborder les thèmes qui nous sont cruciaux et qui au regard de leur importance, sont totalement négligés dans les médias.
Loin des mirages des déclarations miraculeuses, nous allons continuer de porter avec détermination et réalisme, cette idée de fédéralisme, de subsidiarité, de justice et d’équité pour la Savoie et pour son peuple.
Pour Sabaudia-MRS,
Laurent Blondaz, Président
La validation d’un vélodrome à 200 millions soulève des interrogations quant aux priorités de chacun.
Plutôt que de répondre aux besoins essentiels tels que la santé et la sécurité, nos enfants auront un vélodrome pour faire du vélo et de l’escalade en intérieur en s’éloignant ainsi du patrimoine naturel de nos montagnes
Vous avez bien raison.
Ce projet inutile et dispendieux financé avec l’argent de la population savoisienne, et notamment les droits de mutations est un scandale. Il l’est tout autant que d’autres : JO Olympiques 2030, nouvelle autoroute à péage payée par le contribuable puis l’usager, et plein d’autres projets mal ficelés.
Tout ceci est révélateur d’une absence de démocratie locale et régionale. Quel pouvoir est donné à la population ? Quid des referendums d’initiative populaire (le minimum démocratique) : inexistants en Savoie.