En ce 1er août, la Suisse célèbre sa fête nationale. Nous revenons sur l’article publié dans le Dauphiné Libéré du 16 juillet 2025 : « POURQUOI LE DRAPEAU SAVOYARD RESSEMBLE À CELUI DE LA SUISSE ? ». https://www.ledauphine.com/…/pourquoi-le-drapeau-de-la…
Nous avons été fortement heurtés par cet article, à la fois inexact sur le plan historique, mais surtout injurieux, poussant à la rivalité entre les deux peuples, pour ne pas dire à la haine.
La journaliste Sabine Pellisson nous y apprend une expression suisse qu’elle seule connaît, à défaut de citer sa source, mais peut-être l’a-t-elle inventée pour l’occasion ? « Vous les Savoyards et votre drapeau, vous êtes c… jusque sur les bords » !
Personne n’a jamais entendu cela en Suisse, et ce serait un non-sens car, ce que la journaliste ne semble pas savoir, c’est que le drapeau suisse originel fut identique à celui de la Savoie. Des partis nationalistes suisses utilisent d’ailleurs cette croix traversante historique comme emblème. C’est seulement en 1848, lors de la création de l’État fédéral, que le drapeau de la croix bordée de rouge a été adopté. (source officielle : https://www.aboutswitzerland.eda.admin.ch/fr/drapeau ) .
Le drapeau de la Suisse, tout comme celui de la Savoie, est carré. Leur origine, pour l’un comme pour l’autre, ouvre à plusieurs hypothèses : une évolution de la croix de Saint-Maurice d’Agaune, haut lieu symbolique dans l’espace sabaudo-helvétique ; ou alors une récupération de la croix des chevaliers de Jérusalem, au temps des croisades, dans une période antérieure au premier pacte helvétique.
Cela relève-t-il d’une stratégie de vouloir opposer Suisses et Savoisiens ? Cette amitié entre deux peuples voisins inquiète-t-elle ? Le modèle d’autonomie et de démocratie directe de la fédération suisse, n’est-il pas un affront permanent et une menace pour le régime représentatif français, se définissant comme une démocratie exemplaire, et pourtant mis en défaut quotidiennement au regard du fonctionnement bien plus harmonieux des pays fédéraux voisins ?
L’article outrageux figure sur le site internet du D.L., de manière assez prétentieuse, dans le dossier « Les questions pas si bêtes de l’été, ne passez pas pour un Monchu ! ». Il faudra encore de nombreux efforts pour que son auteur comprenne la profondeur des liens entre Suisse et Savoie.
Avec bien plus d’empathie, le célèbre écrivain vaudois, Charles Ferdinand Ramuz, disait dans un coin de Savoie : c’est un peu chez nous, … c’est la « Zône ». Nous autres Vaudois, nous fûmes une fois, nous aussi, Savoyards et ce sont nos cousins qui sont restés là-bas.
En image, un drapeau triangulaire historique de la confédération helvétique, lors de la bataille d’Arbedo en 1422. Détail d’une gravure figurant dans la chronique de Lucerne (1513).
Merci beaucoup Laurent pour cette mise au point fort bienvenue !
Bonjour, je ne suis pas nationaliste mais cocardier, pour une France une et indivisible. Encore faudrait-il qu’elle se comportât correctement en étant respectueuse de la démocratie et du droit international. Or, si les maux des agriculteurs français proviennent de l’europe, il convient d’attaquer cette dernière sur la légitimité de la dite, (ou traité de Lisbonne). Car cette constitution est illégale sur le territoire français de par la constitution française. Rejeté par le souverain (au dessus duquel il n’ y a rien, pas même ses représentants !) La limitation des messages m’empêchent de développer mais si vous voulez débattre sur le sujet…
Cordialement
Gilles Picano-Nacci
La situation actuelle montre que le problème n’est pas tant l’Europe, mais bien des décisions prises à Paris, par les ministères.
On peut certes discuter du règlement européen, de la manière opaque dont il a été mis en place. Mais l’application appartient entièrement à la France, à son gouvernement, à la « fonction publique » d’Etat, ayant perdu tout sens du service public et s’inscrivant dans un fonctionnement où le public doit être à son service et doit se soumettre.
Le problème de la France, c’est bien son indivisibilité, tradition républicaine, initiée durant la monarchie.