609 ans ! Célébrons l’anniversaire du duché de Savoie.

C’est le 19 février 1416 que l’empereur Sigismond Ier érige le comté de Savoie en duché, en reconnaissance de la fidélité de la maison de Savoie envers le Saint-Empire romain germanique. Ainsi Amédée VIII, 18ème comte de Savoie et Prince de Piémont, devient duc.
Le 19 février est la date retenue pour effectuer cette commémoration. Notons que des historiens, en approfondissant l’étude de documents originaux, ont établi que la date anniversaire est le 9 février.

Un État puissant à l’intérieur du Saint-Empire romain germanique

Rappelons qu’à cette époque, et tout au long de son histoire, la Savoie, terre du Saint-Empire, n’a rien à voir avec la France. Ce nouveau duché dispose d’un territoire bien plus large que les deux départements actuels. Sous le règne d’Amédée VIII, les frontières vont au Nord jusqu’aux rivages du lac de Neuchâtel avec l’intégralité du pays de Vaud ; au Sud jusqu’à la Méditerranée depuis la dédition de Nice en 1388 ; à l’ouest aux bords de la Saône, avec la Bresse et le Bugey ; à l’Est une part de plus en plus grande du Piémont : jusqu’à  Turin, Bielle, Verceil et Ossola.

Une entrée remarquable dans la renaissance

Le XVème siècle est d’ailleurs une époque forte pour la Savoie, dans laquelle les idées de la Renaissance en provenance de Toscane se propagent,  alors même que la France s’empêtre dans la guerre de cent ans.

Amédée VIII promulgue sous son règne les Statuta Sabaudiae, un code juridique complet, faisant de la Savoie un Etat de droit, à une époque très avancée. Par ces statuts, Amédée VIII renforce son lien avec les populations, en offrant une justice équitable, ouverte même aux plus démunis avec la disposition de l’avocat des pauvres.

Il commande à  Jean d’Orville dit Cabaret, l’écriture des Chroniques de Savoye, précieux ouvrage, en langue française déjà, retraçant l’histoire des comtes de Savoie, et donnant à cette dynastie, une origine saxonne.

Homme de culture, il commande au peintre Konrad Witz le célèbre retable “La pêche miraculeuse”, exposé au musée d’art et d’histoire de Genève. Au cours de ce XVème siècle, l’ensemble du Lac Léman se situe en terre savoisienne.

Faisant de Genève, la capitale économique du duché, il y développe déjà une activité bancaire en faisant venir des financiers florentins.

En 1434, Amédée VIII se retire au château de Ripaille, près de Thonon. Il y fonde l’ordre de Saint-Maurice. De cette époque demeure l’expression “faire Ripaille”, autrement dit faire bonne chère, immortalisée par un autre ouvrage exceptionnel, le traité de Maître Chiquart : “Du fait de cuisine”.

Amédée VIII : comte, puis duc, puis anti-pape

En 1440, Amédée VIII est élu antipape par le concile de Bâle et prend le nom de Félix V. Il abdique de son titre de duc au profit de son fils Louis. Habile diplomate, il œuvre pour la résolution de ce conflit entre les deux papautés. En 1449, alors qu’un nouveau pape conciliant Nicolas V a été nommé, il met fin à ce schisme en démissionnant. Il se retire sur ses terres de Savoie et décède en 1451 en la ville de Genève, qu’il avait intégré aux terres de Savoie cinquante ans plus tôt.

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