Table ronde : Comment s’impliquer pour la démocratie en Savoie ?

Albens, le 19 novembre 2019

A l’occasion de son assemblée générale, le Mouvement Région Savoie a organisé une table ronde sur le thème : « Comment s’impliquer pour la démocratie en Savoie ? »

Elle fut l’occasion de développer de riches échanges autour des quatre intervenants, provenant d’horizons politiques ou militants divers :

  • Alain Bexon, Conseiller municipal et conseiller communautaire du Grand Annecy, défenseur du paysage et du patrimoine architectural, écrivain.
  • Raymond Bardet, Maire de Ville-la-Grand de 1981 à 2016. (9000 habitants), conseiller départemental du Canton d’Annemasse-Nord, engagé pour la réunification des départements 73 et 74.
  • Daniel Ibanez, Opposant au « plus grand des projets inutiles : le Lyon-Turin », lanceur d’alertes, écrivain.
  • François Alfonsi, Député européen autonomiste au sein du groupe parlementaire Vert-ALE, membre de la fédération Région et Peuples Solidaires, Maire de la commune classée Unesco d’Osani (Corse).

 

De ces échanges, un certain nombre de réflexions ont émergé. Nous avons fait le constat que la démocratie locale et régionale était malade. Elle subit des projets, petits ou grands, qui ne sont pas simplement inutiles, mais qui sont surtout néfastes pour notre cadre de vie, pour la préservation des sols naturels, et d’une manière conséquente pour nos finances publiques. Les projets urbanistiques « nostalgiques des années 60 » avec les formes dépouillées souvent bon marché (à la construction) inondent le paysage Savoyard et en ont fait oublier la belle tradition architecturale de la Savoie. Et par ailleurs, nous subissons le triste sort de voir se développer en nos terres le plus grand des projets inutiles : le Lyon-Turin TGV, dont le coût estimé est de 27 MILLIARDS d’euros !

Nous avons aussi fait le constat que les institutions françaises ne nous aidaient guère pour une bonne gestion démocratique des collectivités locales et régionales. Nous avons dénoncé l’absurdité du mille-feuille administratif français : l’État national impose arbitrairement la fusion de communes, et invente en même temps de nouvelles surcouches technocratiques : les absurdes « métropoles » ou « pôles métropolitains ». Entre une commune française et une commune de la Suisse voisine, il n’y a que le mot qui est identique : pas de droit de pétition, pas de contre-pouvoir citoyen à des élus qui trop souvent oublient leur rôle : être au service de la population…

Nous avons fait remarquer l’absence de pouvoir législatif régional en France et l’ingérence quasi-permanente de l’État national et du corps préfectoral dans les affaires communales, situation impensable dans un grand nombre de pays européens. Nous avons dénoncé ce déni du principe d’autonomie locale, valeur fondamentale pourtant inscrite dans une charte européenne que la France a ratifiée, puis bafouée, en instaurant une absurde région Auvergne-Rhône-Alpes sans consultation de la population, qui fait de cette entité administrative une région illégale au sens du droit européen.

Nous déplorons que certaines dérives des politiques publiques locales émanent d’élus savoyards, s’inscrivant malheureusement dans une allégeance aux partis politiques traditionnels jacobins.

 

Voici quelques phrases qui résument l’esprit de cette rencontre :

« Personne ne défendra notre territoire si la population savoyarde elle-même ne le fait pas », « Nous sommes les dépositaires d’un art de vivre, d’une culture, de liens vitaux et durables avec la nature et la montagne, d’une beauté de paysages, d’une identité qui construit le bien, que nous ont transmis les générations précédentes et sur lesquels nous devons veiller », « Nous devons nous délivrer des complexes de provinciaux que l’éducation et les médias nationaux nous inculquent, afin de nous soumettre ».

La première chose indispensable est qu’un mouvement politique porte le drapeau du peuple de Savoie, avec toutes les valeurs positives que celui-ci véhicule. L’évolution politique de la Corse doit être prise en exemple. Les premières expériences électorales d’Edmond et Max Simeoni n’ont abouti qu’à très peu de voix. Aujourd’hui 56 % des Corses ont choisi de donner une majorité autonomiste à leur assemblée territoriale.

L’un des objectifs forts est de réunir les Savoyards autour d’une entité administrative unique et qui corresponde à leurs besoins : une collectivité territoriale Savoie à statut spécifique pour traiter notamment les relations frontalières.

C’est dans cette perspective régionaliste, autonomiste, démocratique et humaniste que s’inscrit le Mouvement Région Savoie. Il encourage chacune et chacun à s’affirmer dans une activité citoyenne, sous quelque forme que ce soit, et dans une autonomie d’esprit nécessaire pour concevoir et défendre le bien-être de ses proches.

L.B.

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