Lettre ouverte en réponse à Jean-Jacques Queyranne, Président de la région Rhône-Alpes et à ses successeurs !

Par Noël Communod, Conseiller régional Rhône-Alpes, Président du Mouvement Région Savoie.

Lyon-Turin : Depuis 4 mandats, on en parle. Il faudra 4 autres mandats pour le réaliser et des siècles (au moins six) pour que l’usage compense son coût !

Pendant deux mandats, JJ Queyranne fut un supporter inconditionnel du Lyon-Turin. Il a entrainé la région à y consacrer beaucoup d’argent ; comme les autres promoteurs de ce projet, il n’a pas voulu voir l’évolution du contexte et de l’utilité du projet.

Les supporters inconditionnels, par principe, ne reviennent pas sur leur choix. Sans doute plus réalistes, les écologistes ont changé d’avis. Il nous reste à espérer que les nouvelles équipes qui prendront en main les destinées de cette région sauront mieux analyser les priorités de ce XXI° siècle.

Aujourd’hui, avec tous les autres tunnels alpins qui ouvrent et les trafics qui baissent, le besoin n’est plus quantitatif, mais qualitatif. Aujourd’hui, l’urgence des transports n’est pas celle des infrastructures, mais de leur coût et de leur pollution. Et pourtant, on maintient ce projet du Lyon-Turin, comme si on voulait voir le nombre de camions progresser.

Et puis, pourquoi avoir choisi cette traversée supplémentaire des Alpes qui nécessite sept tunnels dont l’un de 57 km (les tunnels représentent au total un coût de plus de 20 milliards €). A ce stade, il n’y aura jamais aucun rapport entre le coût et l’usage qu’on pourra en faire. L’objet essentiel étant de faire du report modal, nos Alpes disposent d’une ligne équipée et rénovée qui peut assurer l’essentiel du trafic.

Mais surtout, alors qu’on est incapable d’organiser le fret en France sur les milliers de kilomètres de lignes de plaines existantes, malgré les subventions d‘Etat, on serait capable de le faire sur une ligne à 30 Milliards € !

Ce n’est pas sérieux. L’enjeu est ailleurs, dans la croyance que les infrastructures engendreraient encore la croissance ou que le volume du business des TP est bon pour l’économie. Si c’est bon pour le chiffre d’affaires de ces sociétés internationales, ce n’est bon ni pour l’écologie et les équilibres vitaux, ni pour l’économie puisque 90% du coût sera supporté sur le contribuable et 10% par l’usager. C’est l’inverse serait vertueux pour l’économie.

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