Le Lyon-Turin : Le plus grand des projets inutiles

 

OUI au CEVA, Trams, Trolleybus ou Bus en voie propre et pistes cyclables dans nos villes !

NON au Lyon-Turin qui assècherait les lignes budgétaires d’investissements dans le domaine des transports pour de nombreuses années !

 

Nous nous opposons au Lyon-Turin pour les raisons suivantes :

– Il n’y a pas de trafic suffisant pour justifier son utilité. En particulier, le trafic de camions transfrontalier alpin est-ouest ne cesse de baisser

– Les coûts du projet sont complètement sous-évalués : en cumulant coûts réels et frais financiers, le projet s’élève aux environs de 30 milliards d’euros.

– Se lancer dans le Lyon-Turin, c’est se priver pour longtemps de la possibilité d’investir dans des infrastructures de transports urbains qui permettraient de réduire drastiquement les émissions de pollution dans nos agglomérations.


Concernant le trafic de marchandises France-Italie, nous proposons :

– Deux solutions qui règlent le problème en moins de deux ans :

-> La ligne du Mont Cenis, dont le tunnel vient d’être remis aux normes à grands frais et qui n’est utilisée qu’à 25% ; cette ligne absorberait pour longtemps l’essentiel du trafic.

-> La montée en puissance d’une autoroute maritime en méditerranée pour transport du trafic de transit entre l’Espagne et l’Italie.  

– Une solution à très court terme :

-> L’interdiction de circulation aux camions qui circulent à vide

 

Le MRS, avec la coordination contre le Lyon-Turin, demande au Président de la République de prendre du recul par rapport à tous les lobbies qui l’encerclent.

Malgré les oppositions en France comme en Italie, malgré les dossiers chiffrés implacables établis par ces opposants, le puissant lobby des sociétés de BTP internationales continue à faire pression sur les autorités européennes, françaises et italiennes pour faire en sorte qu’une décision irréversible soit prise au sommet franco-italien qui se tiendra à Lyon le 3 décembre prochain.

Europe écologie vient de prendre une position encore un peu ambiguë, mais qui conclut cependant à l’inutilité du Lyon Turin tant que toutes les mesures politiques et fiscales ne seront pas prises.

 

Avec la coordination contre le TGV Lyon-Turin, nous disons à Monsieur Hollande :

Rien ne presse, Monsieur le Président, prenez tout votre temps pour décider et prenez du recul par rapport à tous les lobbies qui vous encerclent et vous mettent la pression.

Il n’y a pas de trafic suffisant pour justifier l’utilité

Le trafic de camions transfrontalier alpin est-ouest ne cesse de baisser (dû à la désindustrialisation des deux côtés des alpes et à la hausse du coût du transport).

Ce trafic ne sera jamais plus important car il s’est établi durablement sud-nord (soit par la vallée du Rhône, soit par les tunnels suisses et autrichiens de Gènes à l’Allemagne).

 

Deux solutions qui règlent le problème en moins de deux ans (à comparer aux 14 années de travaux des tunnels) :

Pour moins de 5% du coût du Lyon Turin, deux solutions apportent un service supérieur, adapté et immédiat et permettraient de réduire d’au moins 50 % le trafic transfrontalier France – Italie. Ce trafic est aujourd’hui à 75% un trafic entre Rhône-Alpes et Turin-Milan.

 

– Il existe la ligne du Mont Cenis, dont le tunnel vient d’être remis aux normes à grands frais et qui n’est utilisée qu’à 25% ; cette ligne absorberait pour longtemps l’essentiel du trafic. Montée en charge de la ligne existante pour laquelle 200 millions d’€ ont été investis pour la mise au gabarit « B1 ferroutage » qui dispose aujourd’hui d’une capacité inutilisée de 14 millions de tonnes soit l’équivalent de plus de 800.000 camions.

Quelques travaux d’isolation phonique et de contournement de sites sont à réaliser.

 

– Montée en puissance d’une autoroute maritime en méditerranée pour transport du trafic de transit entre l’Espagne et l’Italie.

Le trafic par Vintimille baisse également ; il concerne le trajet Espagne-Italie. Pour prendre l’essentiel de ce trafic, la voie maritime est idéale : pas d’emprise sur des terres agricoles, peu d’énergie, peu de pollution, un trafic 365j/an, 200 camions par bateau… 500 millions d’investissement industriel dans une flotte de bateaux pour un transport de l’essentiel du trafic. Une seule condition : créer une société publique franco-hispano-italienne. Le coût sera à partager en trois ! 70 fois moins coûteux que le Lyon-Turin.

 

Une solution à très court terme

Une mesure simple à prendre immédiatement et qui ne coûte rien aux contribuables : l’interdiction de circulation aux camions qui circulent à vide :

Alors que le poids total autorisé est passé de 38 à 40 tonnes, la charge constatée par camion est passée de 16,5 tonnes à 14,5.

En revenant à la charge moyenne précédente, par une simple réglementation interdisant par exemple le passage des camions à vide et en imposant le groupage pour ceux qui ne sont pas chargés, on réduirait immédiatement le nombre de camions dans les Alpes de 170 000.

Une charge moyenne de 18 tonnes par camions permettrait de diminuer ce nombre de 270 000 camions, le ramenant au niveau de l’année 1989.

Cette mesure de bon sens et de bonne gestion ne coûte rien et permet d’envisager immédiatement une amélioration environnementale et routière, sans ou peu d’investissements (plateforme de groupage et dégroupage en France et en Italie), sans annonce de taxe supplémentaire.

Ces trois solutions permettent de régler 90% du problème des camions transfrontalier sur l’axe est-ouest. Elles sont d’un coût très faible et peuvent être opérationnelles très rapidement.

 

Les coûts sont complètement sous-évalués :

Les comparaisons avec les tunnels récents nous permettent de rétablir la vérité des coûts. Mais cette fois, il n’y aura pas de petits actionnaires pour payer la casse, et de surcroît, il n’y aura pas de croissance pour amortir le choc financier. Enfin, l’offre devenant plus importante que la demande (tunnels nouveaux en Suisse et en Autriche, nouvelle galerie dans le tunnel de Fréjus, ligne du mont Cenis récemment rénovée pour le ferroutage et développement du cabotage en Méditerranée), la concurrence va faire rage sur les tarifs de transfert des camions et génèrera des baisses de prix qui entraîneront un déficit d’exploitation considérable.

Pour preuve, le traité franco-italien, en son annexe 3, dernier paragraphe, prévoit explicitement qu’une entente des acteurs sur les prix (illicite) sera nécessaire. Nos amis suisses disant plus explicitement que, si le Lyon-Turin se réalise, alors, l’offre sera durablement supérieure à la demande et qu’il faudra s’entendre sur les prix pour qu’il n’y ait pas de concurrence suicidaire entre les différents tunnels !

Ainsi, si nous cumulons le coût de la dette générée, les coûts réels et les déficits d’exploitation, c’est un projet supérieur à 30 milliards d’euros dans lequel vous allez engager la France, l’Italie et l’Europe.

 

Une faisabilité financière plus que douteuse

Mobiliser 12 à 14 milliards d’euros paraît totalement irréaliste, d’autant que d’autres projets de lignes nouvelles sont programmées à hauteur de 247 milliards d’euros sur les 25 prochaines années. Sachant que l’optimisation d’une ligne existante coûte 10 fois moins qu’une ligne à grande vitesse entièrement nouvelle, il faut choisir !

Le système ferroviaire est dans l’impasse. 30 milliards d’euros de dette du rail ont été logés chez RFF pour éviter que cette dette soit requalifiée de dette d’Etat, la SNCF supportant de son côté 8 milliards d’euros. Un désendettement de RFF par le contribuable est évidemment impossible vu l’état des finances publique. Si on avait pu utiliser cette baguette magique, on l’aurait déjà fait ! Dans le même temps, on sait que cette dette du rail va doubler d’ici 2025, 2030 par effet mécanique et en raison des nouvelles lignes lancées sous Nicolas Sarkozy. On peut dire que le mal est déjà fait. L’actuel gouvernement, comme le précédent, ne sait par quel bout prendre le problème.

Par la force des choses, le gouvernement Ayrault va donc lever le pied et mettre au placard les projets de LGV et porter les efforts sur le réseau existant. Une commission ad hoc va faire le classement des priorités parmi tous ces projets ; elle rendra son rapport en mars 2013. Un scandale de plus : le projet Lyon- Turin serait exclu de cette liste !

Avant d’engager 30 milliards d’euros supplémentaires, utilisons les lignes existantes et cessons de croire que la croissance, en baisse régulière depuis 20 ans et proche de zéro, va revenir.{jcomments on}

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