Gaz de Schistes, gramassi ! onn a pa fôta de sta kofrâ ! (*)
(*) : marque d’indignation !
Le MRS vient d’apporter son soutien au collectif «Non au gaz de schiste- Haute Savoie » (1).
A l’exemple du parti occitan qui a manifesté clairement son refus de la pollution et du pillage des territoires, le MRS demande l’interdiction de l’exploration et l’exploitation des huiles et gaz de schiste en Savoie et ailleurs et l’annulation des permis déjà accordés.
Pour les productivistes forcenés qui trouvent dommage que « la Savoie se prive d’une ressource potentielle » ou les naïfs habituels qui pensent que « ça rapporterait un peu d’argent aux communes qui en ont bien besoin », nous aimerions rappeler :
– Que pour l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, on n’a encore rien trouvé pour remplacer le procédé de la fracturation hydraulique avec tous les dégâts qu’il entraine dans les nappes profondes (pour bien comprendre le problème voir le film « Gasland » en version courte) :
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– Qu’en Savoie où l’on commence déjà à entrevoir des conflits d’usage de l’eau entre consommateurs, agriculteurs et producteurs de neige de culture, il convient d’économiser la ressource. Or un seul puits de fracturation consomme 10 à 20000 m3 d’eau et un site d’extraction comporte plus de cent puits soit la consommation annuelle de 27200 personnes !
– Que la manière dont on a délivré les permis représente le plus bel exemple de centralisme « à la française » qui impose aux populations des mesures dont elles ne veulent pas. Comme dans les républiques bananières, L’Etat est l’interlocuteur unique de compagnies aux trois quart étrangères (canadiennes, britanniques ou étatsuniennes) Les élus locaux et les citoyens n’ont aucun avis à donner. Alors que pour ouvrir une carrière il faut l’avis d’une commission départementale précédée d’une enquête publique et d’une évaluation environnementale, une simple déclaration de forage suffit une fois les autorisations accordées par le ministre.
La manière dont en mars 2010 J.L. Borloo, pourtant initiateur supposé du Grenelle, a signé en catamini les premiers permis en dit long, d’une part sur la perception qu’ont nos hommes politiques des problèmes environnementaux et d’autre part sur leur conception de la gouvernance.
S’il ne s’agit que de pallier le pic pétrolier on peut effectivement se satisfaire de solutions anachroniques ou dangereuses voire criminelles comme les huiles et gaz de schiste, les nouveaux forages dans les terres vierges ou les agrocarburants. S’il s’agit au contraire d’éteindre l’incendie de «notre maison qui brûle » on doit mettre en œuvre sans plus tarder un scénario énergétique fondé sur la sobriété et les énergies renouvelables. Par ailleurs comment la population pourrait-elle souscrire aux efforts qu’exige «le développement durable » quand elle s’aperçoit que ce sont les mêmes règles du jeu : croissance maxmum et recherche du profit, qui perdurent chez les décideurs ?
Tant qu’on accordera par principe un blanc seing au « monde économique »sans jamais mettre en perspective l’intérêt réel et les risques d’un projet industriel, tant qu’on n’accédera pas à la demande forte des citoyens de débat, de concertation, de transparence, on n’avancera pas dans la mobilisation contre le changement climatique.
BJ
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Collectif Non au Gaz de schiste Haute Savoie.
47, Route de Reignier
74800 Arenthon
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En savoir plus :
http://www.librinfo74.fr/2011/10/la-haute-savoie-menacee-par-le-gaz-de-schiste/