Ce dimanche, 4 décembre, les Italiens sont appelés à se prononcer sur le projet de Matteo Renzi. A travers le filtre des médias parisiens, nous en entendons parler comme une évolution bienfaitrice pour l’Italie, où l’enjeu serait simplement la réduction du bicamérisme pour faire d’évidentes économies.
Il a même été dit qu’un rejet serait incompréhensible, mettrait l’Italie dans des difficultés financières et pourrait mener à un « Italexit ».
Ce projet est en fait beaucoup plus vaste : pas moins de 40 articles de la constitution seraient modifiés. Il s’agit à la fois d’une réforme constitutionnelle et d’une grande réforme territoriale.
Suppression des provinces italiennes, l’équivalent de nos départements, renforcement de l’exécutif romain, fusions de communes, création de « città metropolitane » : pôles métropolitains, révision de la reconnaissance des minorités linguistiques, suppression de l’ orientation fédéraliste définie en 2001, réduction très forte du pouvoir des régions, regroupées dans des « macro-regioni ». Il va de soi que les petites régions autonomes comme le Val d’Aoste, sont largement sur la sellette.
Vous l’aurez compris, Renzi a pris modèle sur la technocratie française, et rêve d’installer un gouvernement autoritaire à l’image de son voisin jacobin
Le MRS soutient le mouvement ALPE, notre partenaire valdôtain, dans sa campagne pour le « NO ». Invités à une table ronde en septembre à Aoste, nous avons pu dire combien la réforme territoriale similaire qui nous a été imposée en France est néfaste pour la démocratie locale et même coûteuse et inefficace pour les politiques publiques.
LB
