Réforme de la loi montagne, ou comment massifs et vallées sont vus depuis Paris.

Depuis la capitale, il est clair que les Savoyards, n’existent pas. Pas plus que les autres peuples ou populations de montagne. Comme toutes les lois décidées à l’assemblée nationale, cette réforme n’est que l’illustration de groupes de pression et schémas de pensées très parisiens.

On a pensé aux investisseurs immobiliers, aux opérateurs touristiques, aux débouchés de l’industrie du numérique…
On a donné un os à ronger aux naturalistes : l’instauration de « zones de tranquillité » dans des parcs naturels, qu’il a fallu amender car on oubliait qu’il y avait aussi des agriculteurs.

En montagne, chaque massif est différent et une loi nationale et uniforme est donc totalement inefficace pour gérer les problèmes locaux.

Pour donner un vernis social, on a pensé au logement des travailleurs saisonniers : la précarité est désormais institutionnalisée. Mais au final, le PROBLÈME N°1 des vallées de Savoie : le LOGEMENT DES RÉSIDENTS PERMANENTS est totalement passé sous silence. Les montagnards vont donc continuer à quitter leur vallée, sous la pression extrême de la spéculation immobilière et des droits de mutations exorbitants empochés par l’État, pour faire place aux riches investisseurs internationaux, pour des logements occupés tout au mieux deux à trois mois par an. Pas de quotas de résidences secondaires, comme en Suisse ou en Autriche, surtout pas ! Pas de statut de résident permanent comme à Malte, ou comme le réclament nos amis Corses, surtout pas ! Cela serait parait-il « discriminatoire ». Pourtant, c’est bien la discrimination par le fric qui s’opère…

L’autre gros problème majeur : LA POLLUTION de l’AIR, est passé aussi totalement sous silence. Nous ne sommes pas près d’avoir ce que les Suisses ont mis au plus haut de leurs lois, c’est à dire dans la constitution fédérale : « Art. 84.2 : Le trafic de marchandises à travers la Suisse sur les axes alpins s’effectue par rail. Le Conseil fédéral prend les mesures nécessaires. Les dérogations ne sont accordées que si elles sont inévitables. Elles doivent être précisées dans une loi. » Les chiens aboient, le trafic international routier passe.

L.B.

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