Lyon Turin: Pour qui ? Pour Quoi ? A quel Prix ?

Document de la coordination contre le projet Lyon Turin fret voyageur, dont est associé le Mouvement Région Savoie

source : lesmollettes.eu

 

L’accident du 13 avril à Chambéry démontre l’urgence de transférer sur le rail le fret routier qui peut l’être et de diminuer le trafic voitures en constante augmentation à Chambéry, en Isère, en Savoie et Haute-Savoie par le développement de transports en commun fréquents et efficaces.

Le projet de ligne nouvelle Lyon Turin soumis à enquête publique ne répond pas aux attentes légitimes d’améliorations de la sécurité routière, de la situation environnementale, des transports en commun de proximité, de l’utilisation des deniers publics.


L’échéance de ce projet est fixée à 10 ans au mieux, il est sous-évalué financièrement et sur-dimensionné au regard du trafic poids lourds réellement concerné. Il n’améliore en rien le trafic voiture, ne résout pas le problème des émissions de CO2 issus du trafic routier et n’améliore pas la situation des transports en commun de proximité.

Le projet de ligne Fret Voyageur « Lyon Turin » de RFF est manifestement sous évalué au regard des coûts connus des tunnels sous la Manche et du Gothard en Suisse, ou du coût annoncé par LTF pour le tunnel de base entre la France et l’Italie. En fonction de ces coûts, la ligne Lyon – Saint Jean de Maurienne coûtera de 10 Milliards d’€ à 14 Milliards d’€ dans un ensemble Lyon – Turin qui dépassera les 25 Milliards d’€ hors wagons…

Les analyses de trafic routier des Conseils Généraux montrent que les prévisions de trafic poids lourds utilisées pour ses calculs par RFF sont bien supérieures à la réalité (prévisions pour 2010 utilisées 1,104 million poids lourds sous Fréjus, alors que seuls 750.000 sont décomptés). La réalisation de ces lignes nouvelles réduira au mieux de 700 / jour les passages de poids lourds dans le bassin chambérien passant de 4.700 / jour à 4.000 /jour.

 A l’inverse le trafic voiture ne cesse d’augmenter avec 7.789 voitures par jour de plus qu’en 2003 à la sortie de Chambéry Est. Avec 100.000 voitures/jour cela représente sur Chambéry et sa région de 70 à 85 % des émissions de CO2. En l’absence d’investissement sur le réseau ferroviaire existant et d’amélioration des transports de proximité, le nombre de voitures ne cessera d’augmenter, les émissions polluantes également.

Le projet, dont l’échéance est à dix ans, soumis à enquête publique jusqu’au 19 mars n’a pas permis d’étudier les alternatives existantes ou proposées. Il ne contient aucune proposition pour améliorer le transfert sur le rail et les transports en commun de proximité dès maintenant.
La modernisation, et l’amélioration des voies existantes, accompagnées d’investissements assurant la protection des riverains permettraient de transférer, dès à présent, le transport des marchandises sur le rail.

L’indispensable amélioration des dessertes voyageurs locales, permettant de diminuer le trafic voitures ne fait pas partie du dossier d’enquête et aucun budget d’investissement n’est prévu. Les finances territoriales et régionales seront incapables de supporter le poids de ces investissements.

Dans la situation économique de la France et de ses finances publiques, conformément aux souhaits émis par la Cour des Comptes, devant l’urgence de transférer le transport des marchandises sur le rail et diminuer le trafic des voitures, nous souhaitons que les alternatives non étudiées, qui permettent de répondre à ces objectifs dans les meilleurs délais, soient soumises à enquête publique.
Nous rejetons le projet présenté, sur-dimensionné, sous-évalué financièrement et pour lequel aucun des promoteurs, technique ou politique, n’engage sa responsabilité.

Nous demandons que les investissements immédiats portent sur des solutions rapides, moins coûteuses et adaptées aux problèmes existants dans l’intérêt de tous :
– en prenant en compte la totalité des 4.700 poids lourds transitant par Chambéry et non 15% seulement,
– en investissant massivement sur les dessertes de proximité pour permettre la diminution des 100.000 voitures et de leurs émissions polluantes,
– en améliorant l’insonorisation des voies existantes et la protection de l’environnement, par leur couverture,
– en développant le fret ferroviaire sur la ligne historique qui a fait l’objet de 200 millions d’investissements pour la mise au gabarit B1.

 

 


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