Lyon-Turin grande vitesse : pourquoi le MRS s’y oppose

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A moins de 10 jours du sommet Franco-Italien qui aura lieu à Lyon le 3 décembre prochain, et où le sort du TGV Lyon-Turin pourrait être scellé, le MRS a décidé de publier quotidiennement un article, pour dénoncer ce projet dispendieux, inutile et de plus en plus irrationnel.

Pire encore que Notre-Dame des Landes, les 30 milliards d’euros nécessaires pour le Lyon-Turin grande vitesse nous enfonceraient encore plus bas dans l’endettement et empêcheraient l’émergence de tous projets de transports en commun dans nos agglomérations régionales.

Non au TGV Lyon-Turin ! Oui aux trains régionaux trams, bus, pistes cyclables : aux solutions les plus pragmatiques et les mieux adaptées à  nos villes et villages ! Ces infrastructures sont tant attendues par les citoyens, indispensables pour en finir avec notre dépendance à l’automobile qui devient de plus en plus inaccessible financièrement, pour réduire efficacement nos émanations de CO2 et en finir avec les pics de pollution. Lire les autres articles consacrés au Lyon-Turin.

 

Le 3 décembre 2012, François Hollande et Mario Monti, lors du sommet franco-italien qui se tiendra à Lyon, devraient décider de poursuivre ou de ne pas réaliser le projet Lyon Turin grande vitesse.

Côté italien, les opposants sont très organisés et résistent depuis près de 10 ans : ils ont établi un campement, acquis les terrains expropriables, rédigé des contre-expertises, organisé de nombreuses manifestations (de 50.000 à 100.000 personnes). Les forces de l’ordre, armées et police sont installées et leurs font face (les frais sont pris e charge par LTF !). Dix millions d’euros ont été accordés par Bruxelles au gouvernement italien pour « convaincre » les municipalités du Val de Suse et « pacifier la vallée » !

Côté français, les opposants résistent également ; ils ont analysé méthodiquement le projet et en ont conclu qu’il était totalement inutile et que des solutions alternatives permettaient de résoudre le transfert des camions à travers les Alpes pour un coût total bien inférieur à celui du Lyon-Turin.

L’analyse menée fait apparaître que le projet présenté aujourd’hui n’est plus le même que le projet de 1994. En effet les données économiques, les données du trafic et les perspectives ont beaucoup changé alors que le projet est resté un projet du siècle dernier.

Le Mouvement Région Savoie (MRS) a rejoint la coordination des opposants dès le début de l’année 2012 et j’ai été le premier élu à affirmer mon opposition lors de la dernière réunion publique de la commission d’utilité publique le 14 mars 2012. Récemment, le mouvement Europe écologie les Verts a pris une position proche de celle du MRS en déclarant inutile le tunnel de base et nécessaire la prise en compte rapide des vrais problèmes de transports publics.

Nous pensons que la réalisation du Lyon Turin aujourd’hui serait une folie financière, une catastrophe écologique (pour la Savoie notamment) et un contresens technique. En effet il existe plusieurs solutions de report modal, plus immédiates et beaucoup moins coûteuses. Ces solutions ont l’avantage, dans la situation actuelle, tant en France qu’en Italie, d’être adaptées aux priorités réelles des trafics routiers de répondre aux priorités et notamment la réduction des trafics de marchandises dans les axes essentiellement Nord-Sud actuellement dépourvus ou sous dimensionnés en moyens de report des voyageurs notamment dans les agglomérations.

La méthode de travail de la coordination des opposants est simple. Aucun chiffre n’est inventé, tous viennent des documents de RFF, des ministères, des Conseils généraux… Tous les arguments reposent sur des pièces administratives, comptables ou de rapports officiels. Le constat est sans appel. Nos conclusions sont exactement les mêmes que celles de la Cour des comptes qui vient de rendre public le référé qu’elle a adressé au Premier ministre : une condamnation en règle du projet qui reprend et valide donc nos principales critiques.

Ce projet est en gestation depuis près de 20 ans ; il a donc fallu des moyens conséquents pour que les promoteurs du projet organisent la communication, les expositions, les réunions… Ce sont essentiellement des financements de grands groupes qui espèrent décrocher ces fabuleux contrats (sans doute plus de 30 milliards d’euros), mais ce sont aussi des financements publics de nos collectivités locales, départementales ou régionales.

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