2500 personnes se sont retrouvées dans les rues de Nantua, ce samedi 16 mars, pour manifester contre le renouvellement du permis des Moussières et pour une véritable transition énergétique. Un moment revendicatif mais aussi festif, organisé par les différents collectifs Non aux Gaz De Schistes du Bugey et des alentours.
L’ambition d’une véritable transition énergétique basée sur une alternative aux hydrocarbures et au nucléaire est sur le point de se trouver balayée par l’émergence de nouvelles ressources comme les gaz et huiles de Schiste, sables bitumineux ou forages en grandes profondeurs.
Pourtant, ces modes d’extraction ne résoudront pas la pénurie d’énergie qui s’annonce dans un futur proche. Le haut niveau d’énergie nécessaire à leur extraction, les difficultés techniques font augmenter le coût de production de ces hydrocarbures.
Un parallèle peut être constaté avec l’énergie nucléaire, mis en lumière par l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima. La mise aux normes de sécurité nécessite des investissements coûteux et rend aussi cette énergie très onéreuse.
Les prévisions d’un prix de revient élevé pour ces énergies qui sont actuellement à la porté de tous, font craindre que dans un futur assez proche, elles soient réservées qu’à une élite fortunée.
Localement, la production de ces énergies font planer une grave menace sur nos territoires : le passage d’un convoi nucléaire à travers les Alpes et dans l’Ain le 15 mars et l’accident de Fukushima en sont la preuve.
La pollution de la source de la Moullaz qui s’est produite à cause des forages pétroliers est aussi un exemple concret de la fragilité de notre sous-sol karstique par des forages d’hydrocarbures. Deux communes ont dû se raccorder au réseau du syndicat d’eau voisin car elles ont perdu à jamais leur captage.
L’absence de mention des installations nucléaires de base, et d’usine SEVESO dans les études d’impacts du permis de Blye est l’exemple le plus frappant de l’absence de tout scrupule des promoteurs des forages d’hydrocarbures.
Les forages d’hydrocarbures ne résoudront ni la dépendance énergétique (vente du pétrole sur le marché international au cours du « brent »), ni la crise économique actuelle. Ils ne feront qu’amplifier ces phénomènes. Ainsi nos territoires seront détruits au profit d’une minorité.
Emmanuel Coux
A voir aussi : reportage photo d’une manifestante
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