Et si…

Et si…

Par Christian Oeil,
Ancien Secrétaire Général du Conseil Politique des Verts Région Savoie

Et si les anti-JO n’étaient pas des contre-tout ?
Et si les pro-JO n’étaient pas de visionnaires économistes ?
Et si cette lutte était bien plus qu’un positionnement par rapport aux JO ?
Et si les JO étaient un révélateur d’un choix de civilisation ?
Et s’il y avait autant de vrais sportifs parmi les opposants à cette candidatureque de véritables ambitieux dogmatiques parmi ses promoteurs ?

Et si le projet c’était remplacer cette candidature par un changement de logique sociétale ?
Et si le non projet c’était cette candidature qui s’inscrit dans une logique agée d’un demi siècle ?
Et si nous avions une vision différente du sport ?
Et si nous avions une vision différente du progrès ?
Et si nous avions une vision différente de la gestion de la charge publique ?
Et si nous avions une vision différente du débat public ?
Et si nous avions une vision différente des relations entre les humains ?
Et si tout simplement nous, nous avions une vision globale plutôt que des recettes inefficaces à répéter à l’infini ?
Et si nous avions une vision différente du sport ?
Et si le sport n’était pas réservé aux élites, aux forts, aux costauds ?
Et si on pouvait ne pas réaliser de performance en sport mais avoir le droit de faire du vélo, de la randonnée, du tennis, du ski àson rythme ?
Et si rouler ensemble cote à cote c’était aussi du vélo, et si échanger des balles c’était autant du tennis que s’envoyer
des missiles à 200km/h ?
Et si le sport devenait autre chose que la répétition de la violence des relations dans notre société, la compétition à outrance, la lutte des uns contre les autres ?
Et si au mythe du « il ne doit en rester qu’un » nous opposions notre volonté de faire du sport tous
ensemble jusqu’au bout ?
Et si à la volonté d’éliminer, nous opposions la volonté d’inciter et d’inviter tous à participer ?
Et si le sport
était autre chose que les super puissants sur le terrain et les autres dans les tribunes, et si chacun avait accès au sport ?

     Mais voilà pour financer les JO de l’élite, il faut remettre en question la gratuité des activités pour tous, il faut construire des infrastructures à plusieurs dizaines de millions d’euros chacune pour moins de un pour cent de la population, et il ne reste plus rien pour les gymnases et les stades scolaires, ni pour les infrastructures de quartier, ni pour les vélo route. Le Doubs n’a jamais candidaté pour les JO, difficile d’y faire vingt kilomètres sans y voir une vélo route. Malgré Albertville, la Savoie est sinistrée en vélo route, celle de la combe de Savoie qu’on nous promet depuis trente est en plein boum avant chaque élection et disparaît de nouveau pour six ans dès le résultat du scrutin proclamé.

Et si nous avions une vision différente du progrès ?
Et si ce que certains appellent le progrès n’était que de l’innovationnisme. Mais quelle est la différence entre le progrès et l’innovationnisme ?

     L’innovationisme est le dogme qui implique que tout ce qui est nouveau est progrès et que tout ce qui est ancien est régression. L’augmentation de 70% de cancer en 40 ans due à l’omniprésence de la chimie dans notre consommation est donc un progrès, l’homéopathie qui réduit l’utilisation de médicaments chimiques aux résultats incertains et aux effets secondaires plus que douteux, une obscure recette de grand-mère.

     Le progrès est l’ensemble des techniques nouvelles et anciennes qui permet d’améliorer la condition humaine, d’alléger les souffrances et de faire collaborer ensemble les humains pour parvenir à un bien être collectif universel. Le tout est de ne pas faire passer nos addictions qui sont des pathologies comportementales bien utiles aux profiteurs pour du bien-être.

     Le bien-être se limite t-il à une sensation éphémère de satisfaction qui provoque ensuite de durables inconvénients. La satisfaction du consumérisme et ses conséquences sur le pouvoir d’achat et l’environnement en sont une bonne illustration.
     L’innovationisme est technique, le progrès est humain. Reste à savoir si nous voulons mettre l’humain au service de la technique ou la technique au service de l’humain ?
Et si nous avions une vision différente de la gestion de la charge publique ?

     C’est pourtant dans cette logique absurde que s’inscrivent Annecy 2018 et le cahier des charges du CIO : pour quatre semaines de festivités entre élites et de frénésie consommatrice, 35 millions d’euros d’objets dérivés aussitôt transformés en déchets, 2 milliards de dépenses qui freinent les investissements indispensables, un massacre du territoire irréversible, du dopage qui transforme l’homme en machine, pas sûr que nous acceptions de qualifier cela de progrès. Peut-être préférerions-nous l’appellation innovationnisme borné.

Nous attendons peut-être des élus :

– Qu’ils pensent à plus long terme et cessent d’endetter les générations futures.

– Qu’ils cessent de se comporter en grenouilles qui se voulaient plus grosse que le bœuf, quel est donc l’intérêt de vouloir toujours plus de rentrées fiscales, ce qui nécessite d’attirer toujours plus d’entreprises, toujours plus de population qui impliquent toujours plus de pollution et surtout toujours plus de dépenses.
Cela fait bientôt cinquante ans que l’on
pratique ce fonctionnement et l’on se rend bien compte, si l’on accepte d’ouvrir les yeux que les dépenses publiques liées à la surpopulation de certaines zones et à la désertification d’autres, progressent plus vite que les rentrées fiscales, et que de la même façon le nombre de chômeurs progresse toujours plus vite que la création de ces emplois dogmatiques. Après tant d’années de ces pratiques ne se rend-on pas compte que l’on va droit dans le mur ? Ne nous sommes-nous pas rendu compte en 2009 que nous l’avons frôlé à pleine vitesse et que la prochaine fois nous ne pourrons l’éviter.

– Qu’ils cessent de nous dire que les jo sont un accélérateur de projet, cela démontre leur indigence intellectuelle, leur manque d’initiative, leur manque d’imagination. Doit-on en déduire que lorsqu’il n’y a pas d’évènement de ce genre, nos élus font la sieste la plus part du temps et se contentent d’expédier les affaires courantes ? Nous exigeons justement que la politique invente en permanence, mais ne doutons pas que cela reste impossible avec des gens qui trustent les mandats
électifs depuis cinquante ans, et qui sont probablement en manque d’inspiration depuis plus de trente ans, complètement coupés des réalités de la société dans les ghettos dorés que sont devenus nos institutions. Quand il ne reste plus que des JO et des coupes du monde pour faire progresser la société, il est évident qu’il est temps de mettre à la réforme tous nos élus. Nous exigeons de nos élus qu’ils soient dans l’imagination et la recherche permanente, mais cela est impossible avec
un élus qui fait plus de deux mandats. Être dans cette recherche permanente demande une énergie considérable et personne n’est en capacité de faire cela durant plus de douze ans. Quand élu devient un métier, l’élu se fonctionnarise bien plus que n’importe quel fonctionnaire.

– Qu’ils cessent de penser à leur réélection et au clientélisme, mais se concentrent sur l’intérêt général.

Et si nous avions une vision différente du débat public ?

     Quels sont les arguments que nous avons entendus contre nous : rouges, staliniens, trotskistes, contre tout. Mais avons-nous en deux ans et demi de combat entendu un seul argument technique pertinent ? Des affirmations péremptoires et des invectives, oui ! Mais des arguments, non pas un seul ! Et c’est probablement ce qui justifie ces insultes destinées à remplacer une argumentation inexistante.

Et si plutôt que d’invectives discriminatoires et diffamatoires le débat se nourrissait d’arguments techniques basés sur une vision globale de la société dans laquelle nous souhaitons évoluer ? Aux injures nous avons répondu par des preuves que les JO ne créent pas d’emploi durable, mais au contraire en détruisent, que le projet était dévastateur qu’il était une ruine financière, nous avons attaqué le projet, nos adversaires ont préféré attaquer les personnes a défaut d’avoir des arguments.

Et si nous avions une vision différente des relations entre les humains ?
Et si à la violence nous opposions le débat ?
Et si à la compétition, nous opposions la coopération ?
Et si au « après nous le déluge » nous opposions l’élaboration d’une société humaniste d’entraide pérenne pour nos enfants ?
Et si à l’individualisme nous opposions la solidarité ?
Et si au repli sur soi nous opposions le lien social ?
Et si tout simplement nous, nous avions une vision globale plutôt que des recettes inefficaces à répéter à l’infini, et si ce débat ne se limitait pas aux JO mais était révélateur d’un choix de civilisation ?

Finalement, de quelle coté est la force de proposition ? De quel côté se situent les contre tout ?
Qui propose un vrai changement ? Qui veut faire perdurer un modèle essoufflé ?

Et si c’était eux qui étaient contre :
  – l’action pour l’intérêt général
  – la conversion d’une logique économique éculée et à bout de souffle
  – le lien social
  – le débat public
  – la conciliation de l’économie, du social, de l’écologie et de l’humanité
  – la fin de l’oligarchie
  – la démocratie
  – l’émancipation de la pensée du citoyen
  – la fin du gaspillage
  – la limitation du réchauffement climatique
  – la prise de conscience de, et l’adaptation à la raréfaction des ressources énergétiques, des matières premières
  – La symbiose entre les hommes et entre l’homme et son environnement.

     Nous aurons au moins une satisfaction indépendante du résultat de Durban. Nous aurons ré-intéressé les citoyens à la vie publique, vingt mille d’entre eux auront participé au débat quand d’autres en ont interrogé six cents. Nous avons avec plaisir lu sur notre pétition les avis argumentés pertinents des citoyens, beaucoup plus pertinents d’ailleurs que ceux des politiques, ce qui conforte notre idée que les affaires publiques ne doivent pas être monopolisées par les oligarques.
Nous aurons vu avec satisfaction les citoyens ne pas tomber dans le piège de la démocratie participative et inventer la citoyenneté active émancipée. Quelle différence entre les deux, nous direz-vous ?

     La démocratie participative fait déjà peur de par son nom, en effet la démocratie c’est le pouvoir du peuple, inventer l’expression démocratie participative est un aveu d’échec de la démocratie. Mais, surtout la démocratie participative est descendante, elle consiste à n’interroger le peuple que lorsque les dirigeants le souhaitent, uniquement sur les sujets souhaités par les dirigeants, avec des questions orientées et au moment le plus opportun pour que le choix du peuple corresponde à celui des dirigeants.

    La citoyenneté active émancipée consiste à ce que les citoyens se saisissent de tous les sujets qu’ils souhaitent, au moment qu’ils jugent opportun, et sous la forme qu’ils souhaitent, pétition, site, réseau, interpellation des élus, organisation de référendum d’initiative populaire, manifestation, flash mob, évènement spectaculaire ou symbolique…

    Pourvu que de nombreux groupes citoyens apolitiques tels que le cao se constituent et face pression de façon constante sur les élus avec bien plus de vigilance que les élus ne cherchent à nous ficher et à nous surveiller avec leurs caméras.
Le Cao a ouvert l’espoir d’une nouvelle citoyenneté et d’une réappropriation du débat public par les citoyens, ne laissons pas cette flamme s’éteindre, multiplions la.
Contrairement à ce que prétendait monsieur Raffarin, le pouvoir est dans la rue, et désormais nous nous attacherons à le prouver continuellement.

Christian OEIL

Et si…
Et si les anti-JO n’étaient pas des contre-tout
Et si les pro-JO n’étaient pas de visionnaires économistes
Et si cette lutte était bien plus qu’un positionnement par rapport aux JO
Et si les JO étaient un révélateur d’un choix de civilisation
Et s’il y avait autant de vrais sportifs parmi les opposants à cette candidature
que de véritables ambitieux dogmatiques parmi ses promoteurs
Et si le projet c’était remplacer cette candidature par un changement de logique sociétale
Et si le non projet c’était cette candidature qui s’inscrit dans une logique agée d’un demi siècle
Et si nous avions une vision différente du sport
Et si nous avions une vision différente du progrès
Et si nous avions une vision différente de la gestion de la charge publique
Et si nous avions une vision différente du débat public
Et si nous avions une vision différente des relations entre les humains
Et si tout simplement nous, nous avions une vision globale
plutôt que des recettes inefficaces à répéter à l’infini
Et si nous avions une vision différente du sport,
Et si le sport n’était pas réservé aux élites, aux forts, aux costauds,
Et si on pouvait ne pas réaliser de performance en sport mais avoir le droit de faire du vélo, de la randonnée, du tennis, du ski à
son rythme. Et si rouler ensemble cote à cote c’était aussi du vélo, et si échanger des balles c’était autant du tennis que s’envoyer
des missiles à 200km/h.
Et si le sport devenait autre chose que la répétition de la violence des relations dans notre société, la compétition à outrance, la
lutte des uns contre les autres. Et si au mythe du « il ne doit en rester qu’un » nous opposions notre volonté de faire du sport tous
ensemble jusqu’au bout. Et si à la volonté d’éliminer, nous opposions la volonté d’inciter et d’inviter tous à participer. Et si le sport
était autre chose que les super puissants sur le terrain et les autres dans les tribunes, et si chacun avait accès au sport. Mais voilà
pour financer les JO de l’élite, il faut remettre en question la gratuité des activités pour tous, il faut construire des infrastructures à
plusieurs dizaines de millions d’euros chacune pour moins de un pour cent de la population, et il ne reste plus rien pour les
gymnases et les stades scolaires, ni pour les infrastructures de quartier, ni pour les vélo route. Le Doubs n’a jamais candidaté pour
les JO, difficile d’y faire vingt kilomètres sans y voir une vélo route. Malgré Albertville, la Savoie est sinistrée en vélo route, celle
de la combe de Savoie qu’on nous promet depuis trente est en plein boum avant chaque élection et disparaît de nouveau pour six
ans dès le résultat du scrutin proclamé.
Et si nous avions une vision différente du progrès
Et si ce que certains appellent le progrès n’était que de l’innovationnisme. Mais quelle est la différence entre le progrès et
l’innovationnisme ?
L’innovationisme est le dogme qui implique que tout ce qui est nouveau est progrès et que tout ce qui est ancien est régression.
L’augmentation de 70% de cancer en 40 ans due à l’omniprésence de la chimie dans notre consommation est donc un progrès,
l’homéopathie qui réduit l’utilisation de médicaments chimiques aux résultats incertains et aux effets secondaires plus que
douteux, une obscure recette de grand mère.
Le progrès est l’ensemble des techniques nouvelles et anciennes qui permet d’améliorer la condition humaine, d’alléger les
souffrances et de faire collaborer ensemble les humains pour parvenir à un bien être collectif universel. Le tout est de ne pas faire
passer nos addictions qui sont des pathologies comportementales bien utiles aux profiteurs pour du bien-être.
Le bien-être se limite t-il à une sensation éphémère de satisfaction qui provoque ensuite de durables inconvénients. La satisfaction
du consumérisme et ses conséquences sur le pouvoir d’achat et l’environnement en sont une bonne illustration.
L’innovationisme est technique, le progrès est humain.
Reste à savoir si nous voulons mettre l’humain au service de la technique ou la technique au service de l’humain
Et si nous avions une vision différente de la gestion de la charge publique
C’est pourtant dans cette logique absurde que s’inscrivent Annecy 2018 et le cahier des charges du CIO : pour quatre semaines de
festivités entre élites et de frénésie consommatrice, 35 millions d’euros d’objets dérivés aussitôt transformés en déchets, 2
milliards de dépenses qui freinent les investissements indispensables, un massacre du territoire irréversible, du dopage qui
transforme l’homme en machine, pas sûr que nous acceptions de qualifier cela de progrès. Peut-être préférerions-nous
l’appellation innovationnisme borné.
Nous attendons peut-être des élus :
– qu’ils pensent à plus long terme et cessent d’endetter les générations futures



qu’ils cessent de se comporter en grenouilles qui se voulaient plus grosse que le bœuf, quel est donc l’intérêt de vouloir
toujours plus de rentrées fiscales, ce qui nécessite d’attirer toujours plus d’entreprises, toujours plus de population qui
impliquent toujours plus de pollution et surtout toujours plus de dépenses. Cela fait bientôt cinquante ans que l’on
pratique ce fonctionnement et l’on se rend bien compte, si l’on accepte d’ouvrir les yeux que les dépenses publiques liées
à la surpopulation de certaines zones et à la désertification d’autres, progressent plus vite que les rentrées fiscales, et que
de la même façon le nombre de chômeurs progresse toujours plus vite que la création de ces emplois dogmatiques. Après
tant d’années de ces pratiques ne se rend-on pas compte que l’on va droit dans le mur ? Ne nous sommes-nous pas rendu
compte en 2009 que nous l’avons frôlé à pleine vitesse et que la prochaine fois nous ne pourrons l’éviter.
Qu’ils cessent de nous dire que les jo sont un accélérateur de projet, cela démontre leur indigence intellectuelle, leur
manque d’initiative, leur manque d’imagination. Doit-on en déduire que lorsqu’il n’y a pas d’évènement de ce genre, nos
élus font la sieste la plus part du temps et se contentent d’expédier les affaires courantes ? Nous exigeons justement que
la politique invente en permanence, mais ne doutons pas que cela reste impossible avec des gens qui trustent les mandats
électifs depuis cinquante ans, et qui sont probablement en manque d’inspiration depuis plus de trente ans, complètement
coupés des réalités de la société dans les ghettos dorés que sont devenus nos institutions. Quand il ne reste plus que des
JO et des coupes du monde pour faire progresser la société, il est évident qu’il est temps de mettre à la réforme tous nos
élus. Nous exigeons de nos élus qu’ils soient dans l’imagination et la recherche permanente, mais cela est impossible avec
un élus qui fait plus de deux mandats. Être dans cette recherche permanente demande une énergie considérable et
personne n’est en capacité de faire cela durant plus de douze ans. Quand élu devient un métier, l’élu se fonctionnarise
bien plus que n’importe quel fonctionnaire.
Qu’ils cessent de penser à leur réélection et au clientélisme, mais se concentrent sur l’intérêt général.
Et si nous avions une vision différente du débat public
Quels sont les arguments que nous avons entendus contre nous : rouges, staliniens, trotskistes, contre tout. Mais avons nous en
deux ans et demi de combat entendu un seul argument technique pertinent ? Des affirmations péremptoires et des invectives, oui,
mais des arguments, non pas un seul ! Et c’est probablement ce qui justifie ces insultes destinées à remplacer une argumentation
inexistante.
Et si plutôt que d’invectives discriminatoires et diffamatoires le débat se nourrissait d’arguments techniques basés sur une vision
globale de la société dans laquelle nous souhaitons évoluer. Aux injures nous avons répondu par des preuves que les JO ne créent
pas d’emploi durable, mais au contraire en détruisent, que le projet était dévastateur qu’il était une ruine financière, nous avons
attaqué le projet, nos adversaires ont préféré attaquer les personnes a défaut d’avoir des arguments.
Et si nous avions une vision différente des relations entre les humains
Et si à la violence nous opposions le débat.
Et si à la compétition, nous opposions la coopération
et si au « après nous le déluge » nous opposions l’élaboration d’une société humaniste d’entraide pérenne pour nos enfants.
Et si à l’individualisme nous opposions la solidarité
Et si au repli sur soi nous opposions le lien social
Et si tout simplement nous, nous avions une vision globale plutôt que des recettes inefficaces à répéter à l’infini, et si ce
débat ne se limitait pas aux JO mais était révélateur d’un choix de civilisation.
Finalement, de quelle coté est la force de proposition ? De quel côté se situent les contre tout ?
Qui propose un vrai changement ? Qui veut faire perdurer un modèle essoufflé ?
Et si c’était eux qui étaient contre :












l’action pour l’intérêt général
la conversion d’une logique économique éculée et à bout de souffle
le lien social
le débat public
la conciliation de l’économie, du social, de l’écologie et de l’humanité
la fin de l’oligarchie
la démocratie
l’émancipation de la pensée du citoyen
la fin du gaspillage
la limitation du réchauffement climatique
la prise de conscience de, et l’adaptation à la raréfaction des ressources énergétiques, des matières premières.
La symbiose entre les hommes et entre l’homme et son environnement
Nous aurons au moins une satisfaction indépendante du résultat de Durban :
Nous aurons ré-intéressé les citoyens à la vie publique, vingt mille d’entre eux auront participé au débat quand d’autres en ont
interrogé six cents. Nous avons avec plaisir lu sur notre pétition les avis argumentés pertinents des citoyens, beaucoup plus
pertinents d’ailleurs que ceux des politiques, ce qui conforte notre idée que les affaires publiques ne doivent pas être monopolisées
par les oligarques.
Nous aurons vu avec satisfaction les citoyens ne pas tomber dans le piège de la démocratie participative et inventer la citoyenneté
active émancipée. Quelle différence entre les deux, nous direz-vous.
La démocratie participative fait déjà peur de par son nom, en effet la démocratie c’est le pouvoir
du peuple, inventer l’expression démocratie participative est un aveu d’échec de la démocratie. Mais, surtout la démocratie
participative est descendante, elle consiste à n’interroger le peuple que lorsque les dirigeants le souhaitent, uniquement sur les
sujets souhaités par les dirigeants, avec des questions orientées et au moment le plus opportun pour que le choix du peuple
corresponde à celui des dirigeants.
La citoyenneté active émancipée consiste à ce que les citoyens se saisissent de tous les sujets qu’ils souhaitent, au moment qu’ils
jugent opportun, et sous la forme qu’ils souhaitent, pétition, site, réseau, interpellation des élus, organisation de référendum
d’initiative populaire, manifestation, flash mob, évènement spectaculaire ou symbolique…
Pourvu que de nombreux groupes citoyens apolitiques tels que le cao se constituent et face pression de façon constante sur les élus
avec bien plus de vigilance que les élus ne cherchent à nous ficher et à nous surveiller avec leurs caméras.
Le Cao a ouvert l’espoir d’une nouvelle citoyenneté et d’une réappropriation du débat public par les citoyens, ne laissons pas cette
flamme s’éteindre, multiplions la.
Contrairement à ce que prétendait monsieur Raffarin, le pouvoir est dans la rue, et désormais nous nous attacherons à le prouver
continuellement
Christian OEIL

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