Bade-Wurtemberg : Winfried Kretschmann prend fonction

Bade-Wurtemberg : Winfried Kretschmann prend fonction

winfried_kretschmann_320Suite aux élections du mois de mars, Winfried Kretschmann, chef de file des « verts » du Bade-Wurtemberg, a été élu le 12 mai premier ministre écologiste de ce lander allemand. C’est une première pour les « Grünen » (verts allemands) qui décrochent une des plus grosses régions du pays. Peuplée de10,7 millions d’habitants (plus que la Suisse, l’Autriche ou la Suède), elle était depuis de nombreuses années un fief du parti des conservateurs (CDU). Réputée comme particulièrement dynamique sur le plan économique, elle concentre sur son territoire le siège social de plusieurs géants de  automobile : Daimler, Porche, Audi, Bosh.

Winfried Kretschmann : un homme pragmatique

Winfried Kretschmann est reconnu pour être un homme pragmatique, promoteur d’une écologie réaliste. Les thèmes de campagne que son équipe a développé concernent aussi bien la sortie du nucléaire, que la maîtrise des finances publiques, la construction de garderies scolaires ou encore, la mise en œuvre d’un « green New Deal ». Il appartient à l’aile centriste des « Grünen » et est apprécié pour son tempérament calme et réfléchi.  Parlementaire « vert » depuis 1980, partisan affirmé de la sortie du nucléaire, il est réputé être un spécialiste de la maitrise budgétaire.  « Winfried Kretschmann, c’est l’inverse du bling-bling à la Sarkosy » cite Frandziska Brandtner [1].

On peut être écologiste, catholique et chasseur à la fois

Winfried Kretschmann est par ailleurs catholique pratiquant, et adhère aussi à l’association des chasseurs de sa petite ville de Laiz. Comme quoi, contrairement aux idées véhiculées, « écologiste » n’est pas un synonyme de « bouffe-curé » ou « laïcard intolérant ». En outre, pratiquer la chasse n’est pas incompatible avec la  protection de la nature dès le moment où l’on se place dans le respect de la biodiversité, et que l’on en accepte les règles.

Être réaliste, passe par la sortie du surréalisme !

De ce succès électoral, nos voisins allemands nous transmettent une belle leçon pour une écologie politique réaliste. En voici quelques points :
– Sortons du nucléaire, il nous fait courir des risques « surréalistes ».
– Il faut savoir s’affranchir des « stars » politiques, qui malgré leur hyperactivité « surréaliste », ne dépassent jamais le stade de la communication.
– Être « réaliste », c’est aussi contrôler efficacement les dépenses publiques en les protégeant des projets « surréalistes », tels que celui de la construction d’une nouvelle gare enterrée pour Stuttgart. Nous pourrions en dire autant d’Annecy 2018 !

 

Evidemment, les Allemands ont un grand avantage. Le fédéralisme favorise les initiatives locales et pragmatiques. Le centralisme français ne fait que les étouffer…

 

LB

A lire :
[1] « Winfried Kretschmann, c’est l’inverse du bling-bling à la Sarkosy »
http://europeecologie.eu/Die-Grune-Revolution

L’Alsace.fr : « Le Bade-Wurtemberg passe aux verts »
http://www.lalsace.fr/actualite/2011/05/13/le-bade-wurtemberg-passe-aux-verts

La Croix : « Un vert super-réaliste à la tête du Bade-Wurtemberg »
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Un-Vert-super-realiste-a-la-tete-du-Bade-Wurtemberg-_EP_-2011-05-11-614698

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