quand l’indécence le dispute à l’inacceptable

COMMUNIQUE A LA PRESSE

Le message du PDG d’EDF à ses salariés : quand l’indécence le dispute à l’inacceptable.

Dans un message interne rédigé alors que le Japon connaît une crise nucléaire majeure, le PDG d’EDF enjoint à ses salariés de « rassurer (leurs) familles (leurs) amis, (leurs) voisins » « sur les moyens qu’EDF, en tant qu’industriel responsable, met en œuvre en permanence pour assurer la prévention des risques de ses centrales ».

Constatant que « de multiples voix se font entendre, parmi les politiques et les associations, demandant un moratoire, voire « l’arrêt du nucléaire », le PDG de l’entreprise indique compter « sur la mobilisation » de ses salariés  » dans cette période délicate pour l’industrie nucléaire ».

Une telle intervention est tout simplement inacceptable : que le Président d’une société détenue à 85% par l’Etat tente de faire de ses collaborateurs les agents d’un lobby est incompatible avec la neutralité que l’on est en droit d’attendre d’une entreprise qui exerce des missions de service public.

Encore une fois, on mesure à quel point, dans notre pays, les tenants de l’énergie nucléaire tentent de museler le débat, et ne reculent devant rien pour empêcher la nécessaire confrontation des points de vue, indispensable à un choix éclairé.

Les écologistes n’ont pas attendu le drame japonais pour en appeler à un débat démocratique et serein sur les perspectives énergétiques du pays.

Cela suppose à nos yeux que, dans ce débat, chacune et chacun soit considéré comme un citoyen appelé à construire un jugement personnel, et non comme un employé chargé de porter autour de lui la « bonne parole » de son entreprise.

Celles et ceux qui en appelaient à un « délai de décence » avant que s’engage ce débat seraient bien avisés de rappeler Monsieur Proglio à l’ordre et à ses responsabilités premières, qui sont de gérer son entreprise en toute transparence, et non de tenter d’instrumentaliser les 100.000 agents d’EDF pour peser sur la vie démocratique de notre pays.

François de Rugy, au nom des députés écologistes

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