Le Lyon-Turin, pour quoi faire ?

LE MRS PREND POSITION CONTRE LE PROJET PHARAONIQUE DU LYON-TURIN

 

lgv_lyon_turinLe Mouvement Région Savoie (MRS), par une délibération de son bureau du 14 avril 2012, prend position contre le projet du Lyon Turin et rejoint ainsi un grand nombre d’associations qui se sont prononcées depuis le début de l’enquête publique qui s’est terminée le 19 mars et dont les conclusions devraient être connues vers le 10 mai prochain.

Nous publierons prochainement un dossier complet et argumenté sur ce projet qui montre que le transport des camions sur le train n’est plus qu’un alibi. Il s’agit, en fait, d’un projet totalement déraisonnable au regard de son coût total (Plus de 20 milliards pour les travaux, 15 milliards de déficit d’exploitation, un impact écologiques des travaux sans précédents sur la Savoie : non chiffré, mais durable)

Le dramatique accident qui s’est produit à Chambéry ce vendredi 13 avril 2012 démontre l’urgence de  transférer le fret routier qui peut l’être, sur le rail et de diminuer le trafic voitures en constante augmentation dans le bassin Chambérien.

Le projet de ligne nouvelle Lyon Turin ne répond pas à cette attente légitime.


L’échéance de ce projet est fixée à 10 ans au mieux, il est sous évalué financièrement, surdimensionné au regard du trafic poids lourds, il  n’améliore en rien la situation du trafic voiture.{jcomments on}

Le projet de ligne Fret Voyageur « Lyon Turin » de RFF1 semble manifestement sous évalué2 au regard des coûts connus des tunnels sous la Manche et du Gothard en Suisse, ou du coût annoncé pour le tunnel de base entre la France et l’Italie. En fonction de ces coûts, la ligne Lyon Turin coûtera de 9,5 Milliards d’€ à 14 Milliards d’€.

Les analyses de trafic routier des Conseils Généraux montrent que les prévisions de trafic poids lourds utilisées sont bien supérieures à la réalité (prévisions utilisées – GIP Transalpes pour 2010 – sous Fréjus 1,104 million pour 750.000 constatés).

A l’inverse le trafic voiture ne cesse d’augmenter avec 7.789 voitures par jour de plus qu’en 2003 à la sortie de Chambéry Est.

Le projet soumis à enquête publique en janvier et février n’a pas permis d’étudier les alternatives existantes ou proposées et ne propose rien pour améliorer les transports en commun de proximité et tenir compte de l’urgence du transfert sur le rail.

La modernisation, et l’amélioration des voies existantes qui permettraient de transférer le transport de marchandises sur le rail dès maintenant en investissant sur la protection des riverains et l’amélioration des dessertes voyageurs locales ne fait pas partie des possibilités présentées au dossier d’enquête.

De même, le projet développé par Monsieur Michel MARTIN dit « Plan B »3 n’a pas été soumis à l’enquête publique.

Dans la situation économique de la France et de ses finances publiques, conformément aux souhaits émis par la Cour des Comptes, devant l’urgence de transférer le transport des marchandises sur le rail, nous souhaitons que les alternatives non étudiées qui permettent de répondre à ces objectifs dans les meilleurs délais, soient soumises à enquête publique.

Nous rejetons le projet présenté, sur dimensionné, sous évalué financièrement alors que des solutions rapides et moins coûteuses existent.

 

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2 Un rapport d’audit de l’inspection générale des finances de 2003 tirait déjà la sonnette d’alarme sur le bilan socio-économique du projet Lyon-Turin : http://portail.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/2002-0190-01.pdf Celui-ci tablait sur un doublement du fret en 2010 et un triplement en 2020. On peut lire page 339 «Les études disponibles sur le projet de LGV Lyon-Sillon alpin restent très imprécises. Tel est notamment le cas du volet fret, alors qu’il apporte au bilan socio-économique global du projet sa seule composante positive.  »

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