Par François Alfonsi, député européen R&PS ALE
article publié dans Var Matin, Jeudi 28 mars 20l3
La faune et la flore, du moins pour certaines espèces, ne sont pas les seules à être menacées de disparition. On en entend beaucoup moins parler mais, si rien n’est fait en leur faveur, les langues régionales minoritaires sont toutes vouées à s’éteindre. Au niveau européen, et encore plus à l’échelle nationale. Chargé par le Parlement européen d’un rapport sur la diversité linguistique et les langues menacées de disparition, François Alfonsi député européen Régions et Peuples solidaires (R&PS) pour la circonscription du Sud-Est, tire la sonnette d’alarme.
Patrimoine culturel attaqué.
Réuni à Bruxelles la semaine dernière avec les experts de l’Atlas des langues menacées de disparition, le président du réseau pour la promotion de la diversité linguistique et le Conseil de l’Europe pour le suivi de la Charte européenne des langues régionales minoritaires (CELRM), François Alfonsi affirme que « 128 langues régionales minoritaires sont menacées aujourd’hui en Europe. Si elles disparaissent, c’est la diversité du patrimoine culturel européen qui est atteinte. Bien sûr, d’un Etat membre à l’autre, la situation est très différente. Si l’élu R&PS attribue un tableau d’honneur à la Finlande pour sa politique en faveur de la langue saamie, il récompense la France d’un. .. bonnet d’âne !
L’avenir du franco-provençal est problématique.
En France, toutes les langues minoritaires sont menacées. L’avenir du franco-provençal est problématique. La dernière génération de locuteurs naturels appartient au troisième âge. Promesse non tenue Et les dernières nouvelles du front ne sont pas bonnes. François Alfonsi dénonce ainsi la décision du gouvernement, en date du 13 mars, de ne pas ratifier la CELRM. « C’était pourtant une promesse de campagne de François Hollande », fait remarquer, déçu, le député européen. Autre oubli : dans le projet de refondation de l’école, aucun article n’évoque l’enseignement des langues régionales(1). François Alfonsi le répète, il y a pourtant urgence. L’Europe doit prendre conscience de l’accélération des mécanismes de disparition des langues régionales minoritaires. » Au moment où l’Europe s’apprête à voter une nouvelle programmation pluriannuelle (2014-2020), l’élu R&PS espère qu’il sera entendu.
P.-L P.
(1) Plusieurs amendements visant à encourager la transmission des langues régionales à l’école doivent être déposés. Dans un courrier adressé à Geneviève Lévy, députée du Var, Peire Costa, du Parti Occitan, invite la parlementaire à voter en faveur de ces amendements.