La Mode est aux caisses

L’identité architecturale, paysagère et culturelle de la Savoie ne cesse d’être maltraitée et banalisée…

Thumbnail imageQuelle contribution la Savoie va-t-elle devoir payer pour satisfaire à cette dernière mode ?

Déjà des caisses en bois quand ce n’est pas en métal, en béton jalonnent notre territoire. Le paysage savoyard est en cause, jusqu’où ira la volonté, de rompre avec la tradition, d’être original, moderne, contemporain ?

Or à l’instar de la France, pays le plus visité au monde, de par sa mosaïque de paysages, la Savoie doit, elle aussi, son attrait à ses paysages auxquels contribue, pour une part non négligeable, l’architecture !

Doit-on à la faveur des modes successives rompre l’harmonie qu’elle connaît encore ?

Imaginez des caisses partout, toutes plus originales les unes que les autres : grandes, petites, verticales, horizontales, en bois, en béton ou même en acier voire en plastique, de toutes les couleurs, le tout à la faveur de matériaux standards, de méthodes constructives industrialisées, de maîtres d’ouvrage sous influence (bailleurs sociaux, CAUE.) Le tout sous de fallacieux prétextes (HQE, économies d’énergie fort louables par ailleurs).

Certes créer une œuvre architecturale sans oublier les contraintes importantes liées au paysage, à la culture locale n’est pas chose facile, tous les architectes n’ont pas les moyens, à l’exemple de Renzo Piano de s’expatrier une année durant sur un site, qui plus est, en Nouvelle Calédonie, pour s’imprégner et s’inspirer des valeurs liées au paysage, aux coutumes ! (le résultat est là, vous l’aurez compris, il s’agit du centre culturel Tchibaou). Mais de là à planter ça et là une caisse quel que soit le paysage, construit ou non, il y a un pas qu’il est temps de ne plus franchir.

Oui on peut, tout en étant « de son temps » construire en Savoie, en respectant les valeurs qui font son caractère, oui on peut éviter de banaliser, normaliser, uniformiser. Oui on peut développer des bourgs et non créer des banlieues. Il est temps de réagir et que l’on ne vienne pas nous dire que ce sont les contraintes liées aux salutaires économies d’énergie qui sont en cause.

Une mode est une mode, il faut bien que « jeunesse » se passe et que les ambitions s’expriment… Le problème est qu’en matière de construction ce type de crise laisse des traces !

 

Jean BAUD

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