L’esprit des grandes plaines de France : quelques réflexions sur la nature du centralisme

 

Joseph de Maistre a été souvent mal compris par des penseurs qu’obsédait la question de la laïcité et de la république face à la royauté de droit divin: on le classe parmi les opposants à la Révolution sans voir ce qu’avait de révolutionnaire sa conception de l’histoire. Car sa force fut son romantisme, son opposition à la philosophie des Lumières qui le plaçait également en opposition au classicisme et lui faisait renouer avec la philosophie médiévale. En particulier, il pensait que l’histoire n’était pas faite par l’intelligence humaine, mais par les forces inconscientes qui animent les pulsions. Il n’importe pas tant qu’on croit que dans l’inconscient il y ait un dieu qui organise l’humanité à son insu, ou pas. Car même si on ne croit pas en Dieu, la logique de Joseph de Maistre est d’attribuer à la nature la construction des nations, ou de leurs institutions: et contrairement à ce qu’on croit, Maistre ne parlait pas de Dieu à tort et à travers; il a bien dit que la monarchie en France et ailleurs s’était bâtie spontanément, à partir des forces de la nature seule – non de la théologie.

 

Joseph de Maistre (1753-1821)

 

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Réforme territoriale : une reprise en main des collectivités

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Lorsque le président de la République annonçait la relance de la réforme territoriale début 2013, on a voulu croire qu’enfin, après 10 années de tergiversations, la « mère de toutes les réformes » allait prendre corps. La phrase-clé de son discours sonnait comme un écho à la charte européenne de l’autonomie locale. Enfin, un gouvernement français allait laisser de l’autonomie à ses collectivités, comme dans la majorité des pays européens.

« Le temps est venu de laisser plus de liberté aux collectivités, y compris pour imaginer des  configurations adaptées à la réalité des territoires » François Hollande 17 mars 2013

Las, le débat s’enlisait à nouveau : annulation politique des conseillers territoriaux créés par Sarkozy, redécoupage politique des cantons et mode de scrutin illisible, valse-hésitation, mesures brouillons, création de métropoles déséquilibrant les territoires… bref, une désillusion totale.

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