Des ministres savoyards pour réformer la France ?

Après la nomination de Michel Barnier premier ministre, c’est une nouvelle surprise : Antoine Armand, député d’Annecy, obtient la lourde responsabilité du ministère de l’économie. Une mission difficile vu l’ampleur des déficits publics en France, et aussi la faible légitimité démocratique dont disposera ce gouvernement. Il sera entouré de Marina Ferrari, députée d’Aix les Bains, ministre déléguée chargée de l’Économie du Tourisme, d’Olga Givernet, député du Pays du Gex et du Bugey, ministre déléguée à l’énergie, de Marc Ferracci, député des Français de Suisse et du Liechtenstein, ministre délégué chargé de l’Industrie.
Jamais nous n’avions eu autant de ministres issus de notre territoire. On rêve de voir cette équipe rapprochée marquer l’histoire en insufflant les principes démocratiques et fédéraux de la Suisse voisine qui feraient tant de bien à la France.

Rappelons qu’à une époque plus ancienne, la Savoie fut un transmetteur du courant de la Renaissance en provenance d’Italie. On doit à Claude de Seyssel le premier ouvrage de sciences politiques en langue française, à Guillaume Fichet la première imprimerie introduite à Paris, à Claude de Vaugelas, la première grammaire française. Mesdames et Messieurs les ministres, soyez à la hauteur !

Cette configuration du gouvernement permettra-t-elle l’émergence d’une région Savoie dotée d’un statut d’autonomie, tel que Sabaudia-MRS le revendique depuis de nombreuses années ? Ramener le sujet à la Savoie n’est pas anecdotique. Et cela concerne toutes les régions. Car au-delà des chiffres, et même s’ils sont vertigineux, le plus grand déficit de la France, c’est bien le manque de reconnaissance des territoires qui la composent, dans leurs richesses, leurs spécificités et leur diversité.

L’attente est forte pour une évolution institutionnelle vers plus démocratie, de justice, d’autonomie et de reconnaissance culturelle aussi. Il est temps de faire confiance au bon sens des populations pour contrôler et réguler les dépenses des collectivités locales et territoriales, mais aussi pour développer les initiatives individuelles et collectives de tout ordre. S’imprégner d’un peu de culture fédéraliste helvétique et germanique pourrait être salutaire. Méditons cette phrase de Goethe : ”le meilleur gouvernement, c’est celui qui nous enseigne à nous gouverner nous-mêmes”.

Nous apportons nos encouragements à ces nouveaux ministres dans leur mission de redresser le pays.

Pour Sabaudia-MRS
Laurent Blondaz

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