Face aux tensions contre les résidents secondaires venus se confiner en Savoie, le Mouvement Région Savoie appelle au civisme et revient sur le problème de fond : sans vouloir stigmatiser qui que ce soit, il y a trop de résidences secondaires en Savoie et cela a des conséquences gravissimes !
La grogne monte contre les résidents secondaires venus se confiner en Savoie. Il est important que les règles de confinement soient respectées par tous, sans exception. Certaines personnes se sont donné des méthodes peu recommandables pour le rappeler : des voitures immatriculées en région parisienne et lyonnaise ont été taguées à Chamonix. Ce type de dégradations contre des biens de particuliers est déplorable et ne correspond pas aux valeurs d’accueil et de bienveillance que porte la Savoie. On peut comprendre qu’il soit préférable pour une famille qui a la chance de pouvoir le faire, de venir se confiner en Savoie plutôt que de rester enfermée dans un appartement en ville.
Comme souvent les expressions de colère, aussi simplistes qu’elles soient, ne reflètent pas les problèmes réels qui ont amené de telles tensions. Car nous ne cessons de le dire : dans un grand nombre de communes de la Savoie, il y a trop de résidences secondaires. Comme en Autriche et en Suisse, leur nombre devrait être régulé. La priorité devrait être au logement permanent.
Ces résidences secondaires surenchérissent les valeurs de nos habitations, en conséquence les loyers sont exorbitants et, pour les familles savoyardes, les droits de mutations sont confiscatoires. Les populations locales se sentent dépossédées de leurs vallées. Les jeunes générations sont obligées de fuir tant se loger dans certaines communes est devenu financièrement inaccessible pour qui ne gagne qu’un salaire local.
De plus, la sur-urbanisation mal contrôlée dévalorise les paysages, qui sont pourtant une richesse des vallées alpines. Elle est un facteur majeur de pollution, dans la vallée de l’Arve notamment.
Sur le plan sanitaire, la Savoie forte de 1, 25 millions d’habitants ne dispose toujours pas de structure hospitalière du type CHU et est gérée bien lointainement par l’agence régionale de santé « Auvergne-Rhône-Alpes » située à Lyon. Force est de constater qu’elle n’a pas la capacité de réaction des institutions réellement décentralisées de nos voisins fédérés suisses et allemands. Les capacités des hôpitaux en Savoie ne sont pas suffisantes si un afflux important de population s’installe sur place.
Dernier argument qui peut expliquer ce mécontentement : les résidences secondaires symbolisent la réussite économique des grandes métropoles au dépens des autres territoires : une injustice territoriale particulièrement forte en France en raison de la politique centraliste jacobine privant les populations locales de leur pouvoir d’initiative et d’action.