Du 23 au 26 août, La Roche-sur-Foron accueille les Universités d’été et le congrès des régions et peuples solidaires, organisés par le Mouvement Région Savoie (MRS).
Son président le conseiller régional Noël Communod y abordera, entre autres, l’ambition d’une future région Savoie.
Vous semblez plus que jamais convaincu qu’une fusion des deux Savoie est possible, pourquoi ?
Deux obstacles sont en passe d’être levés notamment grâce à l’amendement Gaymard, qui vient corriger l’amendement Charasse de 2010 prévoyant un référendum obligatoire en cas de fusion de départements, en supprimant la dimension « autobloquante » du référendum avec seuil de participation. Des référendums avaient déjà « mal tourné », comme dans les Dom-Tom, en Corse, en Alsace : on ne répondait finalement pas vraiment à la question posée. Il fallait modifier ce texte. La nécessité d’un référendum avait un autre effet négatif : on ne peut en organiser dans la période d’un an qui précède une élection. Les fenêtres possibles étaient rares.
L’autre problème, ce sont les inégalités de population entre cantons des deux départements ?
Oui, la Savoie compte 37 cantons pour 415 000 habitants, la Haute-Savoie, 34 pour 738 000. Mais la réforme et le redécoupage qui seront effectués avant le renouvellement des conseillers départementaux et régionaux de mars 2015 vont rétablir proportionnalité et équité.
Pour vous, la fusion des Savoie serait possible à quel horizon, et quelle Savoie ?
L’idée serait que les conseils régionaux se mettent d’accord pour fin 2014 afin d’être prêts pour la nouvelle formule en 2015. La fusion de la Savoie et de la Haute-Savoie devient possible, sans même attendre les élections de 2015. Les conseils généraux d’Alsace se sont déjà mis d’accord, ils sont en avance.
Nous au MRS voyons cependant un cran plus loin qu’Hervé Gaymard, qui envisage une structure particulière avec des compétences supplémentaires. Nous visons une région à part entière. La fusion est pour nous une étape préalable à la création d’une région Savoie. Pour cela, il ne faudrait pas que cette fusion aboutisse à créer un maxi-département, mais bien à la création d’une collectivité territoriale nouvelle, avec la totalité des compétences d’un département et une partie des compétences régionales. Le glissement vers une région Savoie à part entière éventuellement agrandie au pays de Gex devient un objectif réaliste et réalisable.
C’est d’autant plus important que des métropoles vont apparaître, autour de Grenoble et Lyon notamment. Elles vont absorber les compétences des Régions et Rhône-Alpes n’existera alors plus. Il faut impérativement que la Savoie s’organise.
PROPOS RECUEILLIS
PAR DAVID GOSSART