Suite à l’avis très négatif de la Cour des comptes, le lobby des défenseurs du Lyon-Turin tire ses dernières cartouches :
Ils ne donnent plus aucun chiffre de trafic (tant ils leur sont défavorables), mais seulement des arguments généraux : « ce projet est un pari sur l’avenir », « la Cour des comptes est sortie de son rôle » « l’outil créera le besoin »
Ils saucissonnent le projet pour le faire paraître moins coûteux et demandent maintenant au Président de ne décider que du tunnel de base et, pour le reste, on verra plus tard ! Il n’y a pas besoin d’être X-Mines pour démontrer dans un courrier à la Cour des comptes qu’une portion du tracé coûtera moins cher que le tracé total, ou que le partage des coûts entre la France, l’Italie et l’Europe diminuera la facture pour la France ! Mais on déclare sans sourciller qu’on va engager 11,5 milliards pour creuser pendant 12 ans un tunnel qui ne servira peut-être à rien ?
Ils poussent les deux chefs d’Etats à s’orienter vers une décision partielle qui limite les dépenses et les contestations : débloquer le financement du tunnel de base. Onze milliards au bas mot et 10 ans de travaux. Les accès français étant dans le paquet à 240 Milliards qui fera l’objet d’un classement par priorités par une commission qui donnera son résultat en mars 2013. Il y a peu de chances que Rhône-Alpes soit choisie si elle bénéficie déjà du financement tunnel de base.
Ils rayent d’un trait de plume la ligne existante qui serait trop ancienne ; or, un investissement de 250 millions vient d’être consacré au tunnel de Modane pour le mettre aux normes de sécurité et au gabarit B1. De plus, nous avons des videos de RFF qui se félicitent de la rénovation récente de la ligne du Bugey, refaite comme neuve et pour peu de frais. La rénovation de l’existant est une mesure de bon sens pour une ligne utilisée seulement à 20% de sa capacité. Quant à l’énergie nécessaire pour franchir les quelques kilomètres de tunnel en pente, elle est bien inférieure à celle de la grande vitesse et à la débauche de moyens pour creuser un tunnel de 54 km.
Dans sa réponse à la Cour des comptes, le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait défendu la pertinence du Lyon-Turin en assurant que « le besoin d’une infrastructure performante entre la France et l’Italie est avéré ». Chiffres à l’appui, dans nos articles précédents, nous avons démontré le contraire.
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