Communiqué du Mouvement Région Savoie
L’arrestation d’Aurore Martin et sa remise aux autorités espagnoles ont causé dans l’opinion malaise et incompréhension Ainsi on peut désormais arrêter sur le sol français une citoyenne française et l’envoyer en prison à l’étranger ? Ainsi la France jadis terre d’asile et de liberté pour les opposants du monde entier ne l’est même plus pour ses propres ressortissants ?
Les explications embarrassées du ministre de l’intérieur et ses généralités dilatoires sur « la lutte contre le terrorisme » ne parviendront pas à cacher la vérité : Aurore Martin n’a pas de sang sur les mains. Son seul crime est la participation à deux réunions du mouvement « Batasuna », interdit en Espagne mais autorisé en France. La disproportion entre les faits qui lui sont reprochés, non sanctionnables en droit français et l’application à la lettre d’un mandat d’arrêt européen (MAE) était telle que l’administration de Sarkozy avait décidé d’observer un statu quo prudent. François Hollande, quant à lui, avait prôné en juillet 2011 l’application d’un « principe de clémence »(1)
Difficile de savoir si cette décision controversée est la conséquence automatique de la mécanique judiciaire, si elle relève du calcul sécuritaire d’un ministre décidé à soigner sa popularité fût-ce au prix des plus vilaines besognes ou bien si elle constitue le dernier « couac » d’un gouvernement qui en compte déjà pas mal. Ce qui est certain c’est que cette affaire a causé surprise puis indignation au pays basque. Des élus de tout bord rappellent en effet que la situation a beaucoup évolué en Euzkadi, depuis que la Conférence de Paix de St Sébastien a débouché, l’an dernier, sur l’arrêt définitif des actions armées de l’ETA. L’extradition d’Aurore Martin comme les déclarations de Manuel Valls s’opposant à la création d’une collectivité territoriale basque en France ne peuvent qu’exaspérer les extrémistes et ralentir ce processus d’apaisement qui devrait déboucher à terme sur une solution politique non violente au dossier basque.
Le MRS invite tous ses adhérents et sympathisants à signer et à faire circuler la lettre des élus basques au Président de la république française.
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2012N31490
Pour le MRS, Bernard JUILLET
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