Dje m’en alì, los pungs dens mes fattes forès ;
Mon paletô avouè yl tornèt idéal ;
Dj’alì d’sot lo ciel, Muse ! Et dj’éro ton féal ;
Oh la la ! Que de franc belles amôrs songiès !
Ma culota unecca l’avèt un grant pertuit,
P’tiôt-Pogèt sonjôr, dje senì dens ma corsi
De rimes, Mon obèrge l’ére u grant-charèt.
Mes étêles u ciel l’aviont un soyo bruit
Et dje les acotì, assetâ u bord dles rotes,
çlos bons vêros de setembro on que dje sentì de gotes
de rosâ a mon front, come un vin de vigôr ;
On, riment u menten dles ombres fantastecques
Coment de lires, tiravo los elasteccos
De mos solârs meurtris, un pia a pia mon cor !
Laurent Damé 30/09/2012
Ma bohème
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !