Une ambition forte pour la Savoie : NON AUX JO
« Annecy 2018 c’est une ambition forte pour Rhône Alpes ». Voilà en quels termes, en octobre dernier, Monsieur Queyranne, Président du Conseil régional, est venu au secours d’une candidature contestable dont de plus en plus de Savoyards ne veulent pas. Ils l’ont encore manifesté en défilant par centaines dans les rues d’Annecy le 20 novembre.
« Projet ambitieux », « défi du XXIème siècle », « accélérateur de développement », « modèle pour le développement durable » , autant de concepts creux, de slogans mensongers qui servent à masquer la mégalomanie de quelques élus et leur asservissement aux intérêts de certains milieux économiques. Socialiser les coûts (les répartir sur les contribuables sans qu’on les ait jamais consultés) et privatiser les bénéfices (en les réservant à quelques individus ou firmes « politiquement corrects »), voilà bien une vieille recette qui n’inspire plus que du dégoût !
Bien sûr, les sports d’hiver et la montagne font partie de la culture des Savoyards, mais ils ne confondent pas leur pratique avec l’image qu’en donnent les soi-disant « Jeux Olympiques », devenus maintenant le prétexte d’un « show bizz » télévisé. S’ils ont apprécié pendant quelques semaines que le monde entier parle d’eux et de leur Savoie à l’occasion des JO d’Albertville, les Savoyards connaissent maintenant le montant de l’addition qui leur a été présentée à la fin du spectacle. Certains n’ont pas encore fini de la payer !
Ils savent ce que leur pays doit au tourisme et à l’industrie du ski mais, confrontés simultanément à la crise économique et à la crise écologique, ils se refusent à la fuite en avant que les promoteurs d’ «Annecy 2018 » leur proposent comme solution à leurs problèmes.
A l’heure où les stations ne peuvent plus échapper à une évaluation intégrant le long terme, le Mouvement région Savoie se refuse à cautionner un projet qui n’offre pas de garanties suffisantes vis à vis du risque financier ni du risque environnemental à long terme. Il condamne le déni démocratique qui consiste à engager massivement les fonds publics sans que la population ait été consultée au préalable. Aucun élu n’a été mandaté par un vote pour les JO.
Les pays de Savoie ne sont pas le terrain de jeu de Rhône Alpes, ni celui des spéculations très intéressées du Comité Olympique. Son territoire restreint et ses habitants subissent déjà une urbanisation galopante qui menace l’agriculture, une spéculation immobilière qui les empêche de se loger et des pollutions multiples qui mettent en danger leur santé et leur environnement.
La Savoie que nous voulons, qui sera une Région à part entière ou une Collectivité territoriale nouvelle, saura prendre l’avis de ses citoyens avant de leur proposer des solutions compatibles avec leur cadre de vie plutôt que de répéter des expériences qu’on sait vouées à l’échec.