Pendant que Nicolas Sarkozy recentralise en retirant aux régions leur autonomie fiscale, l’Italie met en oeuvre le fédéralisme fiscal.
En France, la suppression de la taxe professionnelle pour la remplacer par une dotation de l’Etat, leur retire la principale autonomie; la suppression des autres taxes sur le ménages vont suivre le même chemin.
En Italie, comme en Espagne, en Allemagne, en Suisse ou en Belgique, les régions gèrent en responsabilité directe de 60 à 90% de leur budget : c’est le fédéralisme tout autour de nous.
En Savoie, si nous réussissions à devenir une région unidépartementale et expérimentale, notre modèle serait plutôt celui de nos proches voisins que sont le Val d’Aoste ou les cantons suisses.
Donc, le Tyrol du Sud et le Trentin ont signé hier avec le Gouvernement italien un accord pour étendre leur autonomie fiscale vis-à-vis de Rome, afin de suivre la ligne du fédéralisme fiscal que l’exécutif italien souhaite voir étendu à l’ensemble du territoire national. Les deux gouvernements provinciaux ont exprimé leur satisfaction quant à cet accord, qui leur accordera la gestion de 90 % des impôts payés dans ces deux territoires.
Le Gouvernement du Tyrol du Sud, dirigé par les autonomistes du Parti populaire du Tyrol du Sud (Südtiroler Volkspartei, SVP), a clairement exprimé sa satisfaction sur cet accord souscrit avec les ministres italiens de l’économie, Giulio Tremonti, et de la simplification, Roberto Calderoli. Pour les élus sud-tyroliens, cet accord garantira au territoire à majorité germanophone « un système de financement plus sûr » et ne pourra pas être modifié par décision unilatérale. Le président du Tyrol du Sud, Luis Durnwalder, a calculé que le nouveau système accordera à sa province autonome autour de 300 millions d’euros en plus.
Pour sa part, le président du Trentin, Lorenzo Dellai, a mis en évidence que le pacte signé avec le Gouvernement italien donnera « plus d’autonomie » en matière fiscale à la province, bien qu’il regrette que ce dernier donne moins de marge de manœuvre qu’actuellement. Dellai, membre du parti autonomiste Union pour le Trentin (centre-gauche, opposée à la majorité de Berlusconi), argue que, malgré l’opposition de son parti au fédéralisme fiscal du Gouvernement italien, il avait pourtant décidé de « prendre l’initiative » d’engager cet accord afin de permettre au Trentin de bénéficier des meilleures conditions financières en définissant les relations fiscales entre Trento et Rome « pour les 15 ou 20 prochaines années ».
Les deux provinces renoncent à quelques entrées financières qui leur étaient garanties jusqu’à présent, en échange de l’obtention d’une meilleure répartition du montant total des impôts versés dans ces deux territoires. En parallèle, les deux gouvernements provinciaux ont négocié avec Rome pour obtenir quelques transferts de compétences. Dans le cas du Tyrol du Sud, le président de la province réclame le contrôle sur les émissions locales de la RAI ainsi sur les bureaux de poste.
Aussi bien le Tyrol du Sud que le Trentin sont deux provinces autonomes de la République Italienne. Elles forment la région autonome de Trentin-Tyrol du Sud et sont autonomes au même titre que le Val d’Aoste, le Frioul-Vénétie-Julienne, la Sardaigne et la Sicile.